Des activistes et des chercheurs ont comparé les App Store de différents pays et ont déterminé que l'entreprise permettait à 152 pays de censurer des applications LGBTQ+.
Les applications censurées sont aussi bien des applications de rencontre que des jeux ou encore des journaux.
Les applications de rencontre majoritairement censurées
Cette recherche est le fruit d'un travail commun entre deux groupes : Fight for the Future, basé aux États-Unis, et GreatFire, basé en Chine. Pour arriver à ces résultats, ils ont utilisé l'App Store Monitor et ont testé plus de 150 applications LGBTQ+. Ils ont trouvé que plus de 50 d'entre elles n'étaient pas disponibles dans un ou plusieurs App Store.
Dans la majorité des cas, les App Store au sein desquels ces applications sont le plus censurées correspondent à ceux situés dans des pays en bas de la liste en matière de droits de l'homme pour la communauté LGBTQ+. On y retrouve en tête l'Arabie saoudite, avec 28 applications indisponibles, suivie de très près par la Chine qui a censuré 27 de ces applications, dont une bonne partie de jeux.
Les applications les plus censurées sont des applications de rencontre, avec en tête WeBelong, indisponible dans 144 App Store, et 13 des 20 applications les plus populaires aux États-Unis sont indisponibles dans au moins un App Store, comme Grindr, Taimi et OkCupid.
L'écosystème fermé d'Apple remis en cause
Un porte-parole d'Apple a indiqué à Motherboard que dans la majorité des cas, les développeurs eux-mêmes n'avaient pas souhaité rendre disponibles leurs applications dans certains pays, donnant l'exemple de la Chine où selon eux, ils n'en auraient supprimé aucune. Cependant, ils ont admis avoir supprimé quatre des 61 applications répertoriées par Fight for the Future pour des raisons légales.
Ce qui est reproché à la firme de Cupertino par Fight for the Future n'est pas tant la censure pour raison légale, qui est déjà difficilement acceptable, que son écosystème fermé, qui empêche les utilisateurs d'aller télécharger ces applications ailleurs.
« Le fait est que le monopole draconien d'Apple avec son App Store - en particulier sa décision d'empêcher les utilisateurs d'installer des applications provenant du Web ouvert pour maintenir le contrôle et les profits - rend cette discrimination et cette censure possibles », a dit Evan Greer, Directrice de Fight for the Future.
« Il est inacceptable qu'Apple continue cette pratique commerciale, qui est fondamentalement incompatible avec les droits humains élémentaires et la sécurité des personnes LGBTQ+ », a ajouté Utsav Gandhi, militant et chercheur pour Fight for the Future.
Sources : Vice, Fight for the Future