Apple a recruté un haut cadre de l'industrie automobile, Doug Betts, ancien responsable de la qualité du groupe Fiat Chrysler Automotive. À ce poste jusqu'en novembre 2014, l'homme a rejoint la firme de Cupertino en juillet dernier, peut-on constater à la lecture de sa fiche LinkedIn, repérée par le Wall Street Journal. De là à dire qu'il travaillera sur le projet secret d'Apple dans l'automobile, « Titan » - que rapportait le même journal en février - il n'y a qu'un pas.
Contacté par le WSJ, Doug Betts n'a pas donné d'informations sur ses nouvelles fonctions, pas plus qu'Apple. Depuis quelques mois, les embauches liées au secteur de l'automobile se sont multipliées au sein du groupe américain. Le dernier recrutement notable de la société est celui du chercheur suisse Paul Furgale. Renommé dans sa spécialité, il avait précédemment codirigé un laboratoire sur les systèmes autonomes à l'École polytechnique fédérale de Zurich.
Une fois chez Apple, il a été chargé du recrutement d'étudiants et de chercheurs. La direction de l'équipe de recherche a été confiée, toujours selon le quotidien américain, à Steve Zadesky, vice-président chez Apple depuis 1999 et ancien ingénieur chez Ford. L'homme a eu pour sa part la responsabilité de piocher au sein de l'entreprise afin de constituer une équipe d'un millier de personnes. Une preuve que le projet « Titan » ne serait pas anodin, comme c'est parfois le cas - à l'image de Google, Apple multiplie les pistes de recherches, sans toutes les concrétiser commercialement.
Avec CarPlay, Apple a signé une première incursion dans l'automobile en mai 2015 - Crédit : Apple.
Un trop gros marché pour passer à côté ?
Alors que Google et Tesla ont investi le terrain de l'automobile électrique et autonome, que les constructeurs historiques (Audi, BMW...) se lancent dans la bataille, il ne faudrait pas qu'Apple se laisse dépasser sur ce qui s'annonce être la prochaine révolution dans l'automobile. « Les entreprises technologiques voient les voitures comme un appareil mobile sur roues, avec des milliards de dollars de revenus potentiels », écrit le WSJ. Seulement, fabriquer des voitures est coûteux (les pertes de Tesla ont triplé en un an, à 154 millions de dollars en mars 2015). Mais Apple peut s'appuyer sur un trésor de 200 milliards de cash.En mai dernier, un rapport de la banque Goldman Sachs allait jusqu'à affirmer que Google et Apple détrôneront, à terme, les actuels ténors de l'industrie automobile que sont Volkswagen, Toyota et GM. Alors que les évolutions des voitures portaient principalement, jusqu'à ce jour, sur des aspects mécaniques, la banque estime que la prochaine révolution du secteur sera focalisée sur l'aide à la conduite, nécessitant, elle, de l'électronique, de l'informatique et des algorithmes.
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