Mise à jour : du 24 février à 15h36
Suite à ses propos et surtout aux réactions qu'ils ont engendrées, Bill Gates a tenu à clarifier ses propos sur Bloomberg.
L'ex-patron de Microsoft a ainsi précisé : « Je suis attristé de lire des articles intitulés « Bill Gates soutient le FBI », car ce n'est pas ma vision des choses. Je pense qu'il est précieux que le gouvernement puisse accéder aux données pour lutter contre le terrorisme, qui pourrait s'aggraver à l'avenir, tout en conservant les bons garde-fous. Il faut trouver un équilibre. Il est arrivé par le passé que le gouvernement utilise les données d'une façon inattendue. J'espère que nous pourrons avoir ce débat. Dans le cas d'Apple, c'est à la justice de se prononcer. Et c'est le Congrès qui décidera sur la façon doit évoluer le Patriot Act. »
Publication initiale :
Le cofondateur de Microsoft désavoue publiquement la décision du PDG d'Apple. Pire : il assure qu'« il n'est aucunement question de backdoor », contrairement à ce qu'affirme Tim Cook, repris par les journaux du monde entier.
Depuis que Tim Cook s'oppose à la décision de justice lui ordonnant d'accéder au vœu des enquêteurs, une véritable guerre des mots et des lettres ouvertes s'est engagée entre lui et James Comey, le chef du FBI. Et si tout le monde suivait au mot près la parole des deux parties, personne ne s'attendait à ce qu'un acteur de cette taille s'invite dans le débat.
Alors que le successeur de Steve Jobs ne démord pas, expliquant que le déblocage de ce téléphone créerait un précédent qui aurait des conséquences dramatiques pour la sécurité, Bill Gates contredit : « il n'est pas question de backdoor (faille de sécurité dans le système d'exploitation de l'iPhone), Apple a déjà accès à toute la mémoire du téléphone qui est demandée par les autorités. »
Il poursuit : « Ce n'est pas une chose générale qui est demandée, il s'agit ici d'une demande individualisée (...) j'espère que nous allons continuer à avoir ce débat pour que nous construisions les bonnes barrières de sécurité afin que les gens ne disent pas : "il est préférable que le gouvernement n'ait accès à aucune information" »
À contresens
L'affaire devient d'autant plus problématique que Tim Cook avait expressément fait état d'une demande des autorités beaucoup plus contraignante : « Ils nous ont ordonné de faire marche arrière et de revenir à une version de protection des données équivalente à celle de l'iOS 7 de 2013 » disait-il hier dans une lettre adressée à ses employés.Au même moment, Mark Zuckerberg avait aussi abondé en ce sens, au Mobile World Congress de Barcelone : « Nous sommes avec Apple sur ce coup » a-t-il lancé, « nous croyons au chiffrement ».
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