© Sidewalk Labs
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Sidewalk Labs, filiale d'Alphabet, jette l'éponge et ne construira pas son petit bout de ville intelligente au Canada. Le projet avait déjà été retardé plusieurs fois.

« Tout ça pour ça », diront certains. Le quartier futuriste qui devait voir le jour à Toronto, ville la plus peuplée du Canada, ne verra pas le jour. Sidewalk Labs, entité créée par Alphabet, la maison-mère de Google, a finalement renoncé à faire de Quayside une zone futuriste, un symbole de la smart city. La situation économique incertaine mêlée à la crise sans précédent du COVID-19 ont eu raison du projet.

La logique économique aura primé

C'est en collaboration avec Waterfront Toronto, qui réunit la municipalité de la Ville Reine et les gouvernements de l'Ontario et du Canada, que l'entreprise new-yorkaise Sidewalk Labs devait débuter la construction du quartier futuriste sur la friche industrielle Quayside s'étendant sur 5 hectares. Alphabet n'hésite pas à évoquer « une incertitude économique sans précéden » qui est en train de frapper le monde et plus particulièrement le marché de l'immobilier de Toronto, marché local qui avait déjà été brandi comme un frein à différentes reprises par la maison-mère de Google.

« Il est devenu trop difficile de rendre le projet de 12 acres (5 hectares) viable financièrement sans sacrifier des éléments essentiels du plan », explique Dan Doctoroff, président-directeur général de Sidewalk Labs. Et le dirigeant de poursuivre qu'après de longues discussions et délibérations, « nous avons conclu qu'il n'était plus logique de continuer le projet Quayside et nous en avons informé Waterfront Toronto ».

C'est Waterfront Toronto qui avait contacté la filiale d'Alphabet il y a de cela trois ans pour lui confier cet ambitieux projet.

Quayside devait accueillir 5 000 résidents

Le projet de smart city, estimé à 50 millions de dollars et mené par Sidewalk Labs, devait aboutir à la construction d'un quartier contenant des habitats modulables et des pavés chauffants. Au total, 2 500 logements (pour 5 000 résidents) devaient être mis en vente, tous fabriqués en bois et chauffés grâce à la géothermie, une ressource naturelle et hautement stratégique dans une région pas vraiment réputée pour sa chaleur.

Plusieurs milliers de capteurs mesurant la qualité de l'air, la température des appartements et le niveau de remplissage des différentes poubelles devaient aussi être installés.

Dan Doctoroff, qui veut sans doute croire que l'entreprise dont il est le principal dirigeant a toujours une raison d'être, estime que les deux ans et demi tombés à l'eau « contribueront de façon significative à la lutte contre les grands problèmes urbains ». Gageons qu'il ne soit pas le seul à y croire.