La firme de Mountain View a dû satisfaire à certaines conditions sur le traitement des données de Fitbit, pour éteindre les inquiétudes.
Le rachat de Fitbit par Google est un processus long et tortueux mais qui, en dépit des doutes, avance progressivement. Depuis l'annonce de l'acquisition faite en novembre 2019 et les rumeurs lancées bien avant encore, les autorités européennes n'ont eu de cesse de faire part de leurs craintes, jusqu'à demander à la firme de Mountain View de fournir des garanties sur le traitement des données de santé obtenues par le spécialiste des trackers d'activité. Et il semble qu'elles aient pu enfin obtenir satisfaction.
La crainte de voir Google assoir sa domination sur le marché de la publicité en ligne
La Commission européenne, qui avait ouvert une enquête approfondie sur l'acquisition le 4 août dernier, est donc sur le point d'accorder son feu vert et d'approuver le rachat de Fitbit par Google pour 2,1 milliards de dollars (soit 1,79 milliard d'euros).
Jusqu'à maintenant, l'institution de Bruxelles redoutait que Google, en avalant Fitbit et en se positionnant sur le marché des wearables, ne renforce sa position dominante sur le marché de la publicité en ligne. L'idée de l'exécutif européen était de demander au géant américain de lui prouver qu'il ne fausserait pas la concurrence, même en mettant la main sur les données récoltées par Fitbit.
La Commission a ainsi obtenu des garanties au sujet de l'exploitation des données ponctionnées par les objets connectés, de la société rachetée, via la régie publicitaire Google Ads notamment, ancienne AdWords.
Professionnels et consommateurs, Google a dû reculer sur les terrains
L'institution européenne ne s'est pas épanchée sur les modalités - elle le fait trop rarement - mais on sait que Google a pris l'engagement de faciliter l'accès des concurrents de l'entreprise Fitbit à la plateforme Android.
Les consommateurs n'ont pas été oubliés par la Commission, on peut aussi s'en douter. Outre la nécessité pour Google d'obtenir leur consentement sur la collecte des données, les utilisateurs d'objets connectés de la marque Fitbit devraient, en théorie, avoir accès à une pléiade d'applications autres que celles justement fournies par Google. Pour protéger la concurrence, encore une fois.
Il reste désormais une dernière grande étape avant que ce feu vert de principe donné par l'UE ne se transforme en accord officiel. L'autorité de la concurrence de la zone va désormais interroger les différents concurrents et utilisateurs de la firme, pour recueillir leurs témoignages et sans doute, par la suite, étoffer un peu plus les exigences soumises à Google.
Source : Reuters