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La commission européenne a annoncé mardi 4 juillet avoir ouvert une enquête concernant le rachat de Fitbit par Google.

La cession de l'entreprise annoncée en novembre dernier pour 2,1 milliards de dollars avait déjà suscité des inquiétudes de la part des organisations de consommateurs européens.

La Commission Européenne s'intéresse à l'accord

Aujourd'hui, cette enquête est ouverte parce que la Commission craint que le rachat « ne renforce encore » la position de Google sur le marché de la publicité en ligne, les données de Fitbit étant susceptibles d'être utilisés par la firme de Mountain View pour créer des publicités personnalisées.

Pour la vice-présidente de la Commission Européenne en charge de la politique de la concurrence, Margrethe Vestager, « l'utilisation d'appareils portables par les consommateurs européens devrait augmenter considérablement dans les années à venir. Cela ira de pair avec une croissance exponentielle des données générées par ces appareils. Ces données fournissent des informations clés sur la vie et l'état de santé des utilisateurs. »

Elle ajoute : « Notre enquête vise à garantir que le contrôle par Google des données collectées via des appareils portables à la suite de la transaction ne fausse pas la concurrence. »

Un accord « sur les appareils, pas sur les données »

Si la transaction a été annoncée à la fin de l'année dernière, elle ne devait pas être effective avant cette année. Dès l'annonce, les organisations de consommateurs et la Commission Européenne ont fait part de leurs inquiétudes, estimant que le rachat pourrait représenter une menace pour la confidentialité des données de santé des utilisateurs.

Depuis sa création en 2007, Fitbit est également devenu un acteur majeur dans la vente d'objets connectés. Face à son portefeuille de 28 millions d'utilisateurs, la Commission voit également la possibilité pour Google d'accroître considérablement sa position sur le marché de la publicité, sachant que le géant américain a déjà reçu plusieurs amendes pour abus de position dominante.

Pourtant, Google se défend. Rick Osterloh, le vice-président de la division Devices and Services du groupe a déclaré dans un billet de blog que « l'accord portera sur les appareils, pas sur les données », ajoutant : «
Nous avons clairement indiqué dès le début que nous n'utiliserons pas les données de santé et de bien-être Fitbit pour les annonces Google. […] »
.

Avec l'ouverture de l'enquête, la Commission refuse une solution précédemment proposée par Google, qui prévoyait de créer un système visant à tenir les données de Fitbit « séparées des autres séries de données détenues par Google ». Le verdict est attendu le 9 décembre prochain.