Google Bard a-t-il été lancé trop tôt ? Des employés auraient prévenu que l'IA n'était pas prête

Le lancement précipité du chatbot de Google n'a pas fait particulièrement plaisir en interne.

Depuis plusieurs années, Google est à la pointe de l'intelligence artificielle, en imprimant le rythme des avancées dans le domaine. Mais le duo composé de Microsoft et OpenAI a chamboulé les plans de la firme de Mountain View, qui a dû appuyer sur l'accélérateur. Et même un peu trop selon certains employés.

Sundar Pichai trop pressé ?

Quel géant de la tech représente le mieux l'IA ? Si l'on vous avait posé cette question il y a quelques mois, nul doute que la première réponse aurait été « Google ». Oui, mais ça, c'était avant. Depuis, c'est Microsoft qui impose la marche, avec l'intégration de ChatGPT à Bing, et bientôt même à sa suite Office. Google apparaît dorénavant dans la peau du suiveur, obligé de sortir trop rapidement des produits pas encore achevés pour rester dans la course.

De quoi irriter pas mal dans les rangs de l'entreprise. C'est ce que rapporte le média américain CNBC, qui a pu avoir accès à des échanges au sein du forum interne de Google, Memegen. « Cher Sundar, le lancement de Bard et les licenciements ont été précipités, bâclés et à courte vue », explique l'un, quand un autre cingle : « précipiter Bard sur le marché dans la panique a validé les inquiétudes du marché à notre égard ». Ambiance.

Google avait-il le choix ?

Il faut dire que le lancement de Google Bard n'avait rien de rassurant, avec dès la production d'une vidéo de présentation la présence d'une erreur sur la première observation d'une exoplanète. En effet, le chatbot l'attribuait au télescope James Webb, alors que les premiers clichés dataient de 2004, et avaient été capturés par le télescope VLT Yepun. Si les erreurs de ce genre sont typiques de certaines réponses des chatbots, et ChatGPT n'en est pas exempt, elles ne sont toutefois pas acceptables pour une présentation aussi importante. Elles démontrent, au contraire, l'état de panique dans lequel étaient les équipes.

Pourtant, si critiquer la direction qui a agi dans un mouvement de précipitation(qui a d'ailleurs entraîné le rapatriement des deux fondateurs) semble légitime, il faut aussi comprendre que Google est dans une situation particulièrement compliquée. Microsoft n'a, en effet, pas caché son intention de distancer la concurrence dès cette année. L'entreprise souhaite sûrement rendre Google obsolète, comme l'entreprise créée par Larry Page l'a elle-même fait avec ses concurrents sur les 15 dernières années. Alors, quelle réponse sera adaptée ?

Source : Neowin