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Le géant Google a interrompu la construction de son futur méga campus, qui devrait prendre ses aises du côté de San José, en Californie. L'argument économique s'impose presque de lui-même.

Il y a près de deux ans, en pleine crise de Covid-19, Google avait obtenu son permis de construire un gigantesque campus de 32 hectares. Mais depuis, les choses ont changé et une crise économique frappe les mastodontes de la Tech, dont la firme de Mountain View est le fer de lance. Google est aujourd'hui contrainte de suspendre le chantier de son futur campus, baptisé « Downtown West », dont le coût est estimé à 19 milliards de dollars pour l'entreprise.

Un projet colossal, presque une petite ville mise en suspens

Google a pourtant vu les choses en grand, en très grand même, pour ce nouveau projet. 32 hectares, nous le disions, sur lesquels l'entreprise avait prévu d'installer des commerces, des parcs, des hôtels, des bureaux évidemment, mais aussi pas moins de 4 000 logements. Une sorte de « Cupertino » (où se trouve le désormais mythique siège d'Apple) amélioré, dont les médias américains, qui annoncent eux-mêmes l'arrêt du chantier, estiment le coût à près de 20 milliards de dollars.

C'est à San Jose, troisième ville californienne située à distance respectable de San Francisco (mais au sein de la Silicon Valley) et de son siège historique, que Google souhaitait donner vie à ce méga campus. Désormais, la cité a de quoi faire la moue, la société ayant laissé une gigantesque zone de démolition vide, qui, en plus de gâcher le paysage, la privera d'une belle manne financière si l'arrêt venait à être définitif.

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Bâtir le campus aurait pu permettre une certaine embellie de l'économie locale, avec des retombées chiffrées à 155 millions de dollars pour la ville de San Jose, outre la création attendue de quelque 25 000 emplois dans la zone. Tout cela pourrait donc bien s'envoler.

Google veut réduire ses dépenses

Et alors que le chantier devait débuter d'ici la fin de cette année, tout a été arrêté, et « aucun plan de redémarrage de la construction n'a été communiqué aux entrepreneurs », précisent nos confrères américains de CNBC, qui font état de sources proches du dossier ayant souhaité conserver l'anonymat. Pas une bonne nouvelle en soi donc, pour l'avenir du projet.

Google, 190 000 employés dans le monde à la fin de l'année dernière, subit comme toutes les grandes entreprises du secteur, les effets d'une crise qui l'a poussée à licencier 12 000 employés, l'annonce ayant été faite au mois de janvier. Les budgets publicitaires de ses annonceurs sont en baisse, et la hausse des taux d'intérêt n'aide pas. Ajoutez à cela les inquiétudes liées à une possible récession, et vous obtiendrez le parfait cocktail poussant l'entreprise à réduire la voilure sur la dépense.

La pandémie passée par-là a changé notre rapport au travail. Le télétravail, même partiel, est presque devenu la norme chez les géants de la Tech, et la question de l'avenir de ces sites gigantesques au confort presque royal se pose. Google l'a annoncé en février : la firme veut réduire son espace de bureau dans le monde, et freiner ses ambitions immobilières. Et même si l'entreprise veut rassurer et dit rester « attachée à San Jose à long terme », la tendance est plutôt au pessimisme.

Source : CNBC