Annoncée en août dernier, l'acquisition de Motorola Mobility par Google permettra au numéro un mondial de la recherche en ligne de mettre la main sur une activité de fabricants de téléphones mobiles, ainsi que sur un portefeuille conséquent de brevets liés à l'univers de la mobilité. Portant sur un montant de 12,5 milliards de dollars, la transaction devait logiquement recueillir l'approbation des autorités de la concurrence en Europe ou aux Etats-Unis.
La Commission européenne a finalement donné son feu vert lundi, après avoir toutefois demandé en décembre dernier la conduite d'une enquête complémentaire. Le département de la Justice américain lui a emboîté le pas dans la nuit de lundi à mardi.
« Nous avons autorisé le rachat de Motorola Mobility par Google parce que, au terme d'un examen minutieux de l'opération envisagée, il apparaît que cette dernière ne pose, en tant que telle, aucun problème de concurrence », a déclaré lundi Joaquín Almunia, vice-président de la Commission chargé de la concurrence. Celle-ci aura notamment estimé que dans la mesure où le modèle économique de Google repose sur la plus large diffusion possible d'Android (de façon à amener de nouveaux utilisateurs vers ses services en ligne), le risque de voir le système réduit aux seuls terminaux Motorola était quasi-nul.
« Il va de soi que la Commission continuera de surveiller de près le comportement de l'ensemble des acteurs du marché actifs dans le secteur en cause, et en particulier l'usage de plus en plus stratégique qui est fait des brevets », précise-t-il toutefois.
Début février, Google avait assuré que le rachat de Motorola Mobility ne porterait pas préjudice aux autres fabricants de téléphones portables, dans la mesure où les brevets de son acquisition resteront commercialisés sous licence comme ils le sont aujourd'hui. Les 17 000 brevets de Motorola Mobility devraient toutefois permettre à la firme de Moutain View de muscler sa défense dans la guerre de propriété intellectuelle que se livrent aujourd'hui les principaux acteurs du secteur (dernier épisode en date : Apple attaque à nouveau Samsung... mais vise Google ?).
(mise à jour, 9h30, pour souligner l'approbation formulée par le département de la Justice américain).