Des services qui profiteront de Bard à la sécurité, en passant par la question des données personnelles ou celle de la monétisation, l'homme en charge du chatbot, Jack Krawczyk, nous explique en 5 points à quel point Google mise sur l'interface.
Depuis le 13 juillet 2023, il est possible d'utiliser Google Bard en France et en français, ce qui a propulsé le robot conversationnel de la firme de Mountain View sur le devant de la scène, non loin d'un certain ChatGPT, duquel il doit désormais se démarquer. Curieux de savoir comment Google allait faire évoluer son IA Bard, nous avons décidé de poser nos questions à l'entreprise, en nous focalisant sur la portabilité du chatbot, la sécurité, les contenus à créer dans le futur, son modèle économique et les données personnelles. Voici, en exclusivité, les réponses de Jack Krawczyk, le directeur produit en charge de Bard :
1. À quel point Google Bard va irriguer les services, outils et applications Google ?
L'une des forces de Bard est d'être ce collaborateur créatif qui peut donner vie à nos idées, ou à tout le moins nous donner l'inspiration. « Il est donc facile de voir à quel point une intégration plus étroite avec les produits Google, mais aussi les services tiers, serait utile ».
Il est déjà possible d'exporter une conversation Bard vers Gmail et Docs, ou d'exporter du code Python vers Replit. Ce n'est qu'un début. Avec les développeurs, Google a discuté de ses plans pour intégrer à l'expérience Bard les capacités des applications et services de la firme que l'on utilise au quotidien, tels que Drive et Maps.
« Bard pourra également accéder à toutes sortes de services sur le Web, avec des extensions de partenaires extérieurs », ajoute le Senior Director of Product Management de Google. Cette dernière intègrera d'ailleurs, dans les prochains mois, la famille de modèles d'IA générative créative d'Adobe, Firefly, dans Google Bard directement. Il sera alors possible de transformer ses requêtes en images de haute qualité, qu'il sera ensuite possible de modifier dans Adobe Express, l'appli de design disponible en ligne et sur mobile, pour des ajustements à portée de téléphone. « Et bien sûr, l'utilisateur aura toujours le contrôle de ses paramètres de confidentialité lorsqu'il décidera de la manière dont il souhaite utiliser ces outils et extensions ».
2. Bard et la sécurité, que dit Google pour nous rassurer ?
Selon Check Point Research, il serait plus facile de créer du contenu malveillant avec Google Bard qu'avec ChatGPT. C'est sans doute, en partie, parce que le chatbot de Google est plus jeune. Mais que nous répond l'entreprise au moment de lui demander ce qui sera fait prochainement pour améliorer la sécurité ?
« Comme toutes les interfaces basées sur des LLM, Bard fera des erreurs, et nous nous engageons à améliorer et à partager ce que nous apprenons en cours de route », rappelle monsieur Krawczyk, qui affirme que Google prend déjà et prendra de nouvelles mesures pour traiter les contenus les plus sensibles ou les plus violents. « Pour de nombreuses réponses, Bard proposera plusieurs "ébauches", permettant à quelqu'un d'explorer le sujet sous plusieurs angles ».
Mais malgré les garde-fous déjà en place et ceux à venir, Google insiste sur un point : « la meilleure façon pour Bard de s'améliorer est de faire en sorte que plus de personnes l'utilisent et partagent plus de commentaires ». L'évaluation humaine est donc essentielle à ses yeux. Des examinateurs, bien humains et spécialement formés, évalueront les signalements des utilisateurs, pour suggérer ensuite des réponses de meilleure qualité.
3. Quelles nouveautés en France ? Bard pourra-t-il nous proposer des images, du son, de la vidéo ?
Peut-on imaginer que Bard puisse pousser son IA générative pour générer des images, du son, de la vidéo, le tout avec le même outil ? Le robot « continuera d'évoluer avec de nouvelles fonctionnalités au fil du temps », mais pour le moment, Google préfère se concentrer sur l'apprentissage de l'expérience conversationnelle.
4. Bard restera-t-il gratuit ?
La question est légitime : Google compte-t-il proposer au public et/ou aux professionnels une version payante, comme son concurrent d'Open AI ? « Notre objectif actuel n'est pas la monétisation », répond Jack Krawczyk à Clubic.
Google s'en tient, en tout cas pour le moment, à rendre Bard plus largement accessible au public, afin que les utilisateurs puissent découvrir ce nouveau moyen d'interagir avec les modèles de langage portés par l'IA. Mais la question n'est pas fermée définitivement, c'est en tout cas ce que nous dit l'entreprise.
« Bien sûr, nous explorerons à quoi pourrait ressembler la monétisation au fur et à mesure que l'expérience se développera, et nous donnerons la priorité aux approches qui prennent en charge un Web ouvert sain ».
5. Le chatbot respecte-t-il la réglementation sur les données personnelles ?
Sur la question des données personnelles, l'heure est à la transparence. Google s'est assurée de se conformer au RGPD et à d'autres législations, en mettant en avant les valeurs de responsabilité et de confidentialité des utilisateurs, face à l'intelligence artificielle. Mais la route est encore longue.
« Nous sommes convaincus que notre approche répond aux exigences légales locales, mais nous reconnaissons qu'il s'agit d'un domaine en évolution et nous nous engageons à continuer à nous engager de manière constructive. Dans le cadre de notre lancement dans l'UE, nous prenons des mesures supplémentaires pour améliorer la transparence, notamment le lancement d'un nouveau centre d'aide sur la confidentialité qui est directement accessible depuis l'interface utilisateur (de Google Bard) et centralise le contenu clé de la confidentialité », nous dit Jack Krawczyk.
Avec Google, Bard entend bien tracer sa route vers le royaume des IA génératives. Reste à savoir maintenant où nous mènerons vraiment ces technologies aux capacités démentielles, et ce qu'il en restera une fois la hype passée.
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