Google est toujours une machine financière. La société l'a une fois de plus prouvé lors de l'annonce de ses résultats du troisième trimestre, au cours duquel elle a dépassé les attentes. Sur la période, le groupe affiche une hausse de son chiffre d'affaires de 12% sur un an, à 14,9 milliards de dollars. En excluant Motorola, la progression frôle même les 20%, à 13,8 milliards de dollars.
Du point de vue de la rentabilité, la tendance est encore plus saisissante, avec un bond de son résultat net de 36% sur la période, à 2,97 milliards de dollars, contre 2,2 milliards de dollars au troisième trimestre 2012.
Google outrepasse la baisse des coûts publicitaires
Google tire la quasi-totalité de son chiffre d'affaires de la publicité, près de 92% du total des ventes au troisième trimestre. En dépit de la tendance baissière des tarifs, qui s'explique également par la prise de poids du format mobile, Google a réussi à gonfler les revenus sur ce segment de 26%. Pour y parvenir, la firme a ainsi parfaitement réussi à accroitre le volume de ses annonces pour compenser les effets d'une conjoncture défavorable.
Pourtant, la société de Moutain View a fait face à une baisse du coût par clic de ses publicités de 8% sur un an lors du dernier trimestre. Par souci de comparaison, cette baisse était deux fois plus faible lors du deuxième trimestre de l'année. Google, contrairement à Yahoo, a donc parfaitement réussi à s'adapter au marché et trouver la parade. Google pourrait bientôt concentrer un tiers des revenus publicitaires de l'Internet mondial, rappelle de son côté l'agence Bloomberg.
Il faut dire que Google, comme nombre de ses concurrents, travaille également d'arrache-pied pour créer de nouveaux formats publicitaires potentiellement plus rentables. En fin de semaine dernière, la firme a ainsi annoncé la création de nouvelles publicités, basées sur l'affichage de données des internautes aux côtés des bannières. La firme s'est ainsi lancée dans un format proche des « sponsored stories » de Facebook, basées sur un schéma identique, et qui n'ont pas échappé à la polémique.
Motorola reste le maillon faible
Cette croissance n'a pas fait perdre de vue la nécessité de poursuivre son rythme d'acquisitions et d'investissement. Sur le troisième trimestre, Google a encore consacré 2,2 milliards de dollars à ses data centers, immeubles et autres équipements, soit 1,26 milliard de dollars de plus que lors du précédent trimestre.
Du côté des investissements commerciaux, il faut mettre à son compte le rachat de Bump, dévoilé le 17 septembre dernier. La société est spécialisée dans le transfert de données entre terminaux. L'opération avait été évaluée entre 30 et 60 millions de dollars.
Seule ombre persistante au tableau, sa filiale mobile Motorola reste dans le rouge. Au troisième trimestre, la division mobile de Google affiche en effet une perte d'exploitation de 246 millions de dollars. Pour ne rien arranger, Motorola accuse également une baisse de son chiffre d'affaires de 36% sur un an, à 1,14 milliard de dollars. Google mise sans doute sur la sortie prochaine du Moto X pour redresser la barre.
La bourse a salué ces bons résultats, le cours de l'action bondissant de plus de 8% dans les échanges hors-séance. À 960 dollars, le titre se rapproche de la barre symbolique des 1 000 dollars.
- Ci-dessous, retour en vidéo sur l'effet des résultats Google à Wall Street :