Des centaines de journalistes publient une tribune pour dénoncer l'hégémonie de Google

Yvonne Gangloff
Publié le 23 octobre 2019 à 15h28
Google News

Ils sont plus de 700 à avoir signé une tribune, publiée ce jour dans les médias pour dénoncer l'hégémonie de Google, qui refuse de rémunérer les éditeurs de presse.

Journalistes, mais aussi cinéastes, photographes et responsables de médias : tous se sont mis d'accord en signant une tribune à l'encontre de Google. Ce dernier joue de sa position pour refuser de rémunérer les éditeurs et agences de presse pour les contenus d'actualité qu'il référence sur son moteur de recherche.


Google se fiche de la loi et pousse la presse au plus bas

En tant qu'important moteur de recherche, cela ne fait plus de doute : Google joue de sa position. En effet, le géant américain a adopté la stratégie du chantage, proposant deux fausses options aux éditeurs de presse : accepter de donner leurs contenus gratuitement à Google, ou être déréférencés des pages du moteur de recherche, ce qui sous-entend perte de visibilité, de lectorat et de fait, de revenus.

Cette situation intervient alors même que la France est le premier pays d'Europe à instaurer la directive européenne sur les droits voisins, qui doit valoriser les éditeurs et agences de presse. En effet, cette directive oblige les plateformes en ligne et agrégateurs comme Google News à négocier des accords individuels avec les acteurs susmentionnés, et à leur reverser une rémunération en l'échange de leurs contenus. Elle doit entrer en vigueur demain, jeudi 24 octobre. La presse aurait donc logiquement dû commencer à entrer en phase de négociation avec Google quant à la diffusion de ses contenus.

Aussi, le chantage mis en place par Google pourrait conduire « au suicide de la presse », et c'est la raison pour laquelle plus de 700 professionnels des médias, du cinéma et de la photographie ont signé et publié une tribune intitulée « Google une fois de plus au-dessus des lois ? ».

La presse aujourd'hui, la musique et le cinéma demain ?

Dans la tribune, les signataires estiment en effet que « aujourd'hui, Google s'attaque à la presse, mais demain ce sera à la musique, au cinéma ». Ils accusent le géant de « bafouer la loi » et surtout d'en « exploiter les subtilités en détournant son esprit ». Google force ainsi les médias à accepter un modèle économique basé sur une « non-rémunération des contenus » qui sont référencés dans son moteur de recherche, alors même que ces contenus d'informations coûtent cher à la production et servent les intérêts de Google.

Les signataires de la tribune appellent désormais à une « contre-attaque des décideurs publics ». Ils les incitent à « muscler les textes pour que Google ne puisse plus les détourner » et ainsi à lutter contre l'abus de pouvoir exercé par le géant américain.

Finalement, c'est aussi à l'opinion publique qu'en appellent les signataires pour dénoncer l'hégémonie de Google, rappelant que « la vie de médias indépendants et pluralistes » et donc « la vitalité de notre démocratie » en dépendent.

Source : La Dépêche
Yvonne Gangloff
Par Yvonne Gangloff

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Commentaires (10)
nirgal76

“Finalement, c’est aussi à l’opinion publique qu’en appellent les signataires”
Les journalistes qui nous mentent et nous manipulent à longueur d’années pensent vraiment que l’on va bouger pour eux ?? …c’te blague. Qu’ils disparaissent

Grebz

Bah… OK, mais c’est quoi l’alternative ? Faire disparaître la presse française pour la remplace par la presse américaine qui nous mentira tout autant sans qu’on puisse même espérer lui opposer une opinion divergente ? Pas sûr que ce soit tellement mieux…

Ragrath

Sauf que Google respecte la loi dans cette histoire.
Cette loi était déjà un échec en Espagne et en Allemagne où Google avait déjà réagit de la même façon, à quoi donc s’attendait la presse ??

nirgal76

Ils nous mentent ou nous manipulent en insistant sur ce qui va mal (ou en l’inventant) car c’est plus vendeur, tu attire plus le lecteur ou téléspectateur si tout va mal plutot qui si tout va bien. c’est par pur business, aucun rapport avec les complots (pour le coup toi tu fais un blocage la dessus). Essaye encore (ou pas d’ailleurs si t’as encore un peu d’amour propre).

Popoulo

Sans Google et les subventions, ils n’existeraient même pas. RAB de ces cafards.

GRITI

Quand on voit à qui appartiennent beaucoup de médias et les subventions que touchent beaucoup de journaux de presse alors qu’ils appartiennent à des milliardaires… Je ne vais pas plaindre la presse nationale. Sans compter que, les propriétaires actuels de ces médias ne les ont pas achetés pour faire des profits mais comme outil de propagande ou pour se rapprocher du pouvoir.

cirdan

Ce qui me gêne dans ton raisonnement, c’est qu’il met tous les journalistes dans le même panier. Comme si chaque journaliste de ce pays ou d’ailleurs (une petite pensée pour les journalistes indépendants qui travaillent la boule au ventre en Russie, ou dans d’autres pays qui n’hésitent pas à les éliminer, pour essayer de faire sortir des informations) se levait chaque matin en se demandant comment il allait faire pour entuber les gens. C’est franchement caricatural. Chaque profession a ses brebis galeuses, ça n’est pas propre à ce métier.
Et puis il ne faut pas confondre les journalistes engagés politiquement avec ceux qui veulent rester indépendants. A mon sens c’est plus de ce côté que tu vas trouver de l’information, pas forcément fausse, mais plutôt orientée. Mais ça, tu le sais avant de lire le média; le Figaro ou l’Humanité n’ont pas vraiment le même lectorat.

jeanlucesi

Ils n’ont qu’à faire autre chose si cela ne leur convient pas.

Elrix

La presse ne survit, malheureusement, à l’aide d’une perfusion de subventions plus ou moins directes.

Dans cette affaire, ils montrent qu’ils sont vraiment à coté de la plaque et n’ont rien compris à ce que peut apporter un moteur de recherche.
Au nom de quoi Google devrait être obligé de conserver une rubrique actualité si on le force à payer?

Et pourtant je déteste Google…

GRITI

Dans tous les cas, même si je ne plains pas la presse des grands groupes (la presse indépendante c’est autre chose) cette histoire montre bien la puissance acquise par Google. Cette section d’Alphabet est réellement devenu un mastodonte et il faudra tôt ou tard remédier à ce problème selon moi. Tout comme Amazon. Facebook ensuite. Et pour finir, Microsoft et Apple qui pour moi ne relèvent pas de la même catégorie, même si ces deux entreprises font partie des GAFAM.

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