Ils sont plus de 700 à avoir signé une tribune, publiée ce jour dans les médias pour dénoncer l'hégémonie de Google, qui refuse de rémunérer les éditeurs de presse.
Journalistes, mais aussi cinéastes, photographes et responsables de médias : tous se sont mis d'accord en signant une tribune à l'encontre de Google. Ce dernier joue de sa position pour refuser de rémunérer les éditeurs et agences de presse pour les contenus d'actualité qu'il référence sur son moteur de recherche.
Google se fiche de la loi et pousse la presse au plus bas
En tant qu'important moteur de recherche, cela ne fait plus de doute : Google joue de sa position. En effet, le géant américain a adopté la stratégie du chantage, proposant deux fausses options aux éditeurs de presse : accepter de donner leurs contenus gratuitement à Google, ou être déréférencés des pages du moteur de recherche, ce qui sous-entend perte de visibilité, de lectorat et de fait, de revenus.Cette situation intervient alors même que la France est le premier pays d'Europe à instaurer la directive européenne sur les droits voisins, qui doit valoriser les éditeurs et agences de presse. En effet, cette directive oblige les plateformes en ligne et agrégateurs comme Google News à négocier des accords individuels avec les acteurs susmentionnés, et à leur reverser une rémunération en l'échange de leurs contenus. Elle doit entrer en vigueur demain, jeudi 24 octobre. La presse aurait donc logiquement dû commencer à entrer en phase de négociation avec Google quant à la diffusion de ses contenus.
Aussi, le chantage mis en place par Google pourrait conduire « au suicide de la presse », et c'est la raison pour laquelle plus de 700 professionnels des médias, du cinéma et de la photographie ont signé et publié une tribune intitulée « Google une fois de plus au-dessus des lois ? ».
La presse aujourd'hui, la musique et le cinéma demain ?
Dans la tribune, les signataires estiment en effet que « aujourd'hui, Google s'attaque à la presse, mais demain ce sera à la musique, au cinéma ». Ils accusent le géant de « bafouer la loi » et surtout d'en « exploiter les subtilités en détournant son esprit ». Google force ainsi les médias à accepter un modèle économique basé sur une « non-rémunération des contenus » qui sont référencés dans son moteur de recherche, alors même que ces contenus d'informations coûtent cher à la production et servent les intérêts de Google.Les signataires de la tribune appellent désormais à une « contre-attaque des décideurs publics ». Ils les incitent à « muscler les textes pour que Google ne puisse plus les détourner » et ainsi à lutter contre l'abus de pouvoir exercé par le géant américain.
Finalement, c'est aussi à l'opinion publique qu'en appellent les signataires pour dénoncer l'hégémonie de Google, rappelant que « la vie de médias indépendants et pluralistes » et donc « la vitalité de notre démocratie » en dépendent.
Source : La Dépêche