Cet ensemble de mesures devrait toutefois connaître son épilogue à la fin octobre 2014 et le groupe rappelle que malgré le coût total de ces changements, estimés à 4 milliards de dollars, il ne supporte plus le poids d'une dette et aborde désormais l'avenir à l'horizon 2017 ( avec le plan « Challenge 2017 »). Si 2013 fut donc l'année de la reconstruction, la direction de HP entend miser sur plusieurs piliers afin de soutenir sa croissance.
L'enjeu est de taille, la division Personal Systems regroupant les activités d'informatique grand public subit de plein fouet des tendances lourdes du marché comme la baisse des ventes de PC. En conséquence, si HP concluait 2013 par une note positive (avec un chiffre d'affaires « seulement » en baisse de 3%, à 29 milliards de dollars), la branche grand public perdait 2% de chiffre d'affaires en un an, à 8,6 milliards de dollars et celle dédiée aux imprimantes cédait 1%, à 6 milliards.
Une stratégie multi-supports
Dans ce contexte, HP rappelle que sa gamme de produits est désormais vaste. Outre ses notebooks et Ultrabooks, le groupe a fait le pari des ChromeBook. Un choix qu'il entend maintenir à l'avenir puisqu'il se dit « serein et enthousiaste » sur le potentiel de ce type de marché.
Pascale Dumas, directrice général de la division PPS France (système d'impression et systèmes personnels) explique : « notre pronostic est qu'il y aura un retour à la croissance pour 2014. Nous allons voir et accompagner de nouvelles formes d'usage avec les tablettes, les supports hybrides, nous avons déjà identifié de nouveaux besoins. Pour les accompagner, nous avons besoin de diversité dans notre offre ».
Suivant cette logique, le groupe propose ses tablettes Slate mais pourrait également investir le terrain des smartphones et autres phablets. Sur ce point, aucune mesure ferme ne semble être prise, Gérald Karsenti, directeur général de HP France, se contentant d'expliquer qu'à l'heure actuelle, le groupe dispose de « la technologie pour faire des phablets, des smartphones mais pour faire quoi en définitive ? Le fait d'aller dans une de ces directions dépendra des usages ». Pour l'instant, la direction reste donc discrète sur sa stratégie mais rappelle qu'elle continuera à l'avenir de proposer des appareils sous Android.
En ce qui concerne le marché professionnel, les divisions Enterprise Services et Group représentent en cumulé 45% de l'activité de HP. Fidèle à sa stratégie 2013 de miser en partie sur les PME, le groupe entend non seulement continuer de proposer une offre complète de serveurs et autres data centers (dont le Moonshot), mais également un ensemble de services destinés aux professionnels.
Jean-Marc Défaut, directeur de la division cloud computing de HP France, précise : « actuellement, nous assistons à un changement de l'IT traditionnelle vers un système de microorganismes très spécialisés, communicants et mis à jour très fréquemment ». Le responsable précise ainsi que des groupes tels que HP doivent donc se rapprocher des usages et accompagner la création d'API, de silos de développement en proposant des briques pour chaque besoin.
C'est pourquoi, HP souhaite accompagner la croissance du big data et des usages qui en découleront. Dans cette optique, le responsable ajoute : « nos clients continuent à nous demander des serveurs. La chaîne de valeur est certes bousculée mais les acteurs régionaux commencent à se doter de grandes capacités en matière de cloud computing. Il n'y a toutefois pas de cannibalisation entre la vente de serveur et de services cloud tels que Numergy lorsque l'on est capable de bâtir le cloud ».