Les temps sont durs pour HTC. Les résultats décevants s'enchaînent trimestre après trimestre et les prévisions ne sont guère rassurantes. Ces derniers mois, il a également dû gérer nombre de départs au sein de sa direction, une véritable fuite des cerveaux dont la firme en a largement atténué la portée.
Cette fois, le fabricant taïwanais est confronté à l'arrestation de trois de ses dirigeants pour vol de secrets industriels et escroquerie. Le vice-procureur de Taipei a ainsi confirmé l'interpellation vendredi de Thomas Chien, vice-président chargé du design des produits, du directeur recherche et développement Wu Chien-Hung et Justin Huang, l'un des cadres de l'activité recherche et innovation.
L'action plonge à Taipei
Les deux premiers ont été maintenus en garde à vue tandis que le troisième cadre a été libéré sous caution. Ces arrestations ont été menées après le dépôt d'une plainte de la part de HTC le mois dernier. Concrètement, les trois hommes sont soupçonnés d'être à l'origine de fuites d'informations confidentielles, des secrets commerciaux. Ils auraient procédé à la facturation de frais externes indépendants de HTC, pour un montant de plus de 253 000 euros.
HTC n'a pas souhaité commenter l'information, assurant simplement que l'enquête restera sans conséquence pour son activité. L'agence Reuters rapporte certaines vélléités de la part des trois dirigeants arrêtés visant à lancer une société de design mobile, en s'inspirant de documents internes.
Si le taïwanais n'envisage pas un contrecoup commercial de cette histoire, reste qu'elle n'a pas vraiment ravi la bourse de Taipei. L'action a chuté de près de 6%, renforçant encore un peu plus le plongeon subi depuis le début du mois de juin. Le titre a désormais atteint un nouveau plus bas historique depuis 8 ans, à 147,50 dollars taïwanais (3,76 euros).