Alors que les États-Unis ont depuis longtemps banni les équipements 5G Huawei de leur réseau, seul un tiers des pays membres de l'UE se sont prêtés à l'exercice. Une proportion trop faible d'après Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.
Interdire purement et simplement le recours aux équipements 5G issus de fabricants jugés à haut risque en matière de sécurité des réseaux. C'est la mesure que l'UE pourrait mettre en place, in fine, alors que l'essentiel de ses pays membres rechigne toujours à prendre des mesures strictes à l'encontre du géant chinois Huawei, principal accusé.
Huawei et ses équipements 5G ciblés par l'UE
Il faut dire que les recommandations formulées par Bruxelles pour exclure les fournisseurs à risque des investissements technologiques ne semblent avoir été entendues que par un tiers des pays membres seulement, souligne Univers Freebox, qui explique que ces pays ont d'ores et déjà interdit les équipements Huawei de leurs infrastructures critiques. Une proportion trop faible pour Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. « C’est trop peu. Et cela expose la sécurité collective de l’UE », a commenté l'intéressé dans le cadre d'une réunion à laquelle il participait la semaine dernière.
La position européenne se calque donc progressivement sur l'approche qui était celle de l'administration Trump, il y a quelques années, lors du déploiement de la 5G sur son territoire. Huawei et ses antennes 5G étaient alors accusés de servir directement ou indirectement à l'effort de renseignement imposé par Pékin aux grandes entreprises chinoises. Des accusations toujours réfutées par Huawei, qui n'a toutefois jamais réussi à dissiper les doutes des autorités occidentales.
Une interdiction peu probable pour l'instant ?
En France, l'utilisation d'équipements télécoms signés Huawei est d'ailleurs strictement encadrée. À l'heure actuelle, seuls Bouygues Telecom et SFR sont encore autorisés par l’ANSSI à les utiliser, rappelle Univers Freebox, et ce, pour une raison toute simple : la majorité de leur réseau 4G en est déjà équipé. Pour des raisons de sécurité, certaines zones du territoire français sont toutefois formellement interdites à ces équipements, et au cours des 6 prochaines années, les deux opérateurs devront progressivement démonter plusieurs milliers d'antennes.
Notons toutefois qu'en dépit de ses menaces, la Commission européenne pourrait rester inerte dans l'immédiat, et ne pas prononcer d'interdiction avant la fin de son mandat de cinq ans. Une fin de mandat prévue en 2024.
Source : Univers Freebox