Pour se développer en France, Huawei ouvrira quatre centres de recherche et développement. Le groupe chinois intensifiera aussi ses partenariats. Ces derniers se feront sous forme de contrats et de coopérations, et « se concrétiseront avec des entreprises de haute technologie et de services, mais également avec des PME innovantes et des start-up qui se développent dans des technologies de rupture », explique le groupe.
Ces centres de R&D avaient été annoncés par le groupe en décembre 2013. Leur axe de travail tournera essentiellement autour des solutions pour les entreprises et « les marchés verticaux », décrit la société.
Ces investissements de Huawei passeront par l'Agence Française pour les Investissements Internationaux. D'après Les Echos, 600 millions d'euros seront à la charge de la filiale française et le reste de la maison mère.
Comme preuve de son intérêt pour les start-up françaises, Huawei organisait en mai dernier la deuxième édition de son concours pour ces jeunes pousses, co-organisé avec l'incubateur lillois EuraTechnologies. Ce dernier, dont la volonté est de saisir des opportunités en Asie, prévoit d'ouvrir un programme en Chine.
L'Europe au cœur de la stratégie
En pleine conquête des marchés matures, où il espère y vendre des smartphones et tablettes à plus forte marge, Huawei annonçait deux semaines auparavant un centre de R&D à Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes. Celui-ci sera dévolu entièrement à l'amélioration du traitement de l'imagerie numérique, afin de soigner la qualité de l'optique de ses smartphones, un élément central pour se démarquer des concurrents.Troisième vendeur de smartphones dans le monde selon le cabinet IDC avec 7% des parts de marché, contre 12% pour Apple, et 25% pour Samsung, Huawei a récemment dépassé le suédois Ericsson en Europe sur son principal segment, les équipements réseaux. Infonetics Research classe le chinois deuxième sur le continent, où il a réalisé 5,2 milliards d'euros de recettes en 2013, et prévoit d'y employer 13 000 personnes d'ici 2017.
Après tout, Huawei n'a pas vraiment le choix. L'équipementier a été interdit des cœurs de réseaux des infrastructures télécoms américaines et australiennes... Deux marchés gigantesques où il ne percera pas, car il est soupçonné d'introduire des portes dérobées dans ses équipements. Le groupe préfère ainsi miser sur l'Europe. Fin 2012, il annonçait un investissement de 1,5 milliard d'euros en Grande-Bretagne. Quant à la France, elle n'a pas toujours ouvert les bras au chinois, notamment suite au rapport Bockel fin 2012.
Peu importe, Ren Zhengfei affirme que ces « investissements auront un impact significatif sur l'innovation globale, en affûtant la compétitivité de la France dans les nouvelles technologies et en créant des emplois pour les talents français ». Le patron de Huawei se dit séduit par l'« éducation de premier plan » qu'il y trouve en France, « particulièrement dans les sciences, le design industriel et les arts appliqués ».
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