Le géant de l'informatique prépare un plan de restructuration visant à supprimer un quart de ses effectifs dans l'Hexagone.
IBM, comme d'autres sociétés de l'informatique, a perdu de l'argent cette année, avec une baisse néanmoins maîtrisée du chiffre d'affaires sur les deux derniers trimestres (-3,1% à 17,6 milliards de dollars au T3 et -5,4% à 18,1 milliards de dollars au T2), qui n'a pas fait plonger le groupe centenaire dans la crise. Et pourtant, nous apprenons cette semaine, de sources syndicales, que le groupe prévoit de sérieusement tailler dans ses effectifs, en supprimant un quart de ses emplois français.
Entre 1 180 et 1 385 suppressions d'emplois en France évoquées
Aujourd'hui, IBM compte 5 000 « IBMers » en France. D'ici la fin de l'année 2021, 1 180 à 1 385 salariés français pourraient perdre leur emploi. Telle est l'annonce faite par la direction d'IBM France aux organisations syndicales. La CFE-CGC d'IBM rappelle que le groupe va subir, d'ici la fin de l'année prochaine donc, une restructuration historique avec la séparation du géant en deux entités distinctes, comme annoncée par le nouveau patron de l'entreprise (il n'a pris ses fonctions que le 6 avril dernier), Arvind Krishna.
Si pour l'instant on ne connaît pas les détails de ce plan de sauvegarde de l'emploi mixte, la direction n'ayant pas encore publiquement communiqué sur le sujet, on devrait en savoir plus d'ici le 16 décembre, « avec un plan de départs volontaires, voire involontaires (…) si les mesures proposées ne sont pas suffisamment attractives », a déclaré la CFE-CGC d'IBM.
Des informations confirmées par la CFE-CGC, qui avance même que « ces réorganisations vont réduire de près de 50% les effectifs actuels d'IBM France », puisqu'un millier de postes (en plus des départs volontaires et licenciements évoqués) basés en France pourrait être transféré vers la future structure RemainCo (par opposition à NewCo, nouvelle entité Cloud).
Tous les services devraient être concernés par les suppressions de postes
En apprenant la nouvelle, les représentants de la CFE-CGC d'IBM ont immédiatement interpelé la nouvelle présidente d'IBM France, Béatrice Kosowski, une ancienne de la SNCF qui a succédé à Nicolas Sekkaki le 2 octobre 2020. Les syndicats demandent des éclaircissements quant aux questions que se posent à la fois salariés et clients, tous plongés dans l'inquiétude.
La restructuration annoncée devrait en tout état de cause concerner « tous les services », selon le délégué syndical central de la CFE-CGC Franck Setruk, qui explique dans un communiqué qu'il y a, pour l'heure, « beaucoup plus de questions que de réponses notamment en ce qui concerne le projet industriel et ce que sera IBM France en 2022 ».