© Walden Kirsch/Intel Corporation
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C'est un megadeal qui pourrait bientôt avoir lieu aux États-Unis. Intel a engagé des négociations avec la Mubadala Investment Company afin de racheter la société GlobalFoundries.

C'est un montant de près de 30 milliards de dollars qui pourrait être mis sur la table par Intel pour s'offrir le deuxième plus gros fabricant indépendant de semi-conducteurs au monde derrière TSMC. Pour l'instant, un porte-parole de GlobalFoundries, dans la lignée d'Intel, s'est contenté de démentir toute négociation en cours.

Un géant rachète un autre géant

La pénurie mondiale touchant la production et, en conséquence, l'approvisionnement de semi-conducteurs est durable. Pat Gelsinger, le P.-D.G. d'Intel, l'a par ailleurs reconnu lors du Computex 2021. La « numérisation du monde » s'accélère, et l'offre peine particulièrement à suivre et répondre à la demande, notamment dans le cas des semi-conducteurs.

De quoi susciter l'intérêt du géant américain Intel, premier fabricant mondial des semi-conducteurs en question, pour tenter d'acheter au fonds émirati Mubadala Investment Company la société qu'elle possède à 100 % : GlobalFundries. Selon des informations révélées par le Wall Street Journal, Intel serait prêt à mettre la main au porte-monnaie, puisque environ 30 milliards de dollars seraient proposés afin de conclure cette affaire.

Fondée en 2008 par AMD, GlobalFundries, qui continue de travailler avec la firme, planifiait dernièrement un investissement de 4 milliards de dollars à Singapour pour accroître sa capacité de production de semi-conducteurs, tant la demande est importante. La firme est déjà présente sur trois continents : l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie.

Une continuité dans la stratégie d'Intel

L'achat de GlobalFundries viendrait directement se placer au cœur de la stratégie d'Intel, qui a pour but d'augmenter encore sa production de semi-conducteurs à coup d'investissements massifs. Deux usines géantes en Arizona doivent ainsi voir le jour et intégrer la nouvelle unité nommée « Intel Foundry Services », pour laquelle la firme a choisi d'investir au moins 20 milliards de dollars. Des chiffres qui donnent le tournis, mais qui donnent une idée de l'ampleur de la tâche.

Répondre à la demande mondiale croissante en semi-conducteurs est un objectif qu'Intel semble se fixer, et l'intégration de GlobalFundries pourra bien l'y aider. Pat Gelsinger, qui plaide pour une réorganisation des industries du secteur, voit les actes de sa firme aller dans la continuité de ses paroles, alors que les délais annoncés avant un retour à la normale sont longs : « L'industrie a pris des mesures pour faire face aux contraintes à court terme, mais il faudra peut-être encore quelques années pour qu’elle remédie aux pénuries liées aux capacités des fonderies, de celles des substrats et des composants. »

Pour l'heure, aucune information supplémentaire n'a fuité quant à l'avancée des négociations, mais l'enjeu autour de la fabrication de semi-conducteurs est tel que celles-ci pourraient aboutir prochainement. En revanche, pour voir chuter les prix des cartes graphiques, il faudra encore s'armer de patience.