Microsoft a mis au point un logiciel anti-fraude électorale, nommé ElectionGuard. Le projet, développé durant plusieurs années, est actuellement testé dans une petite ville de 3 500 habitants, dans L'État du Wisconsin.
Grâce à une interface tactile, Election Guard enregistre le vote des citoyens américains et chiffre les données, avant d'imprimer deux feuilles de papier officielles permettant aux électeurs de conserver une trace de leur vote.
Le fonctionnement de Election Guard
Ce mardi 18 février, les habitants de la ville de Fulton, Wisconsin, sont allés voter dans le cadre des élections de la primaire démocrate américaine. Pour la première fois, ils ont eu l'occasion de tester le nouveau système anti-fraude du géant de Redmond.Le principe est simple. Mis au point par Microsoft Research et annoncé en mai 2019, Election Guard est une machine électronique open-source qui permet aux électeurs de voter via un écran tactile - un Xbox Adaptative Controller est aussi à disposition des personnes en situation en handicap.
Une fois le vote effectué, les votants reçoivent deux feuilles de papier leur permettant, d'abord, de vérifier qu'ils ne se sont pas trompés dans leur choix. La première feuille est ensuite destinée à une urne qui sert à vérifier la correspondance entre bulletin papier et électronique. La seconde feuille est munie d'un QR code qui permet aux électeurs de vérifier que leur vote a bien été pris en compte après la fin des dépouillements.
À Fulton, les votes enregistrés par le système de Microsoft sont simplement dédiés à un test - autrement dit, les votes réalisés sur la machine n'ont pas été certifiés par L'État du Wisconsin, qui ne comptabilisera que les bulletins papier pour cette primaire.
Ne pas empêcher les piratages, mais les déceler
Microsoft a développé et lancé ce nouveau projet, gratuit d'utilisation, sans grande pompe. Pourtant, si Election Guard s'avère fonctionnel, son impact pourrait être très important sur la vie politique américaine, prise en tenaille, depuis l'élection de Donald Trump, entre les soupçons d'ingérence russe et ceux de piratages informatiques. Avec ElectionGuard, le projet n'est pas tant d'empêcher les potentiels hacks, mais bien de mettre en place les garde-fous électroniques nécessaires pour savoir, en amont du résultat, si le système a failli ou non.Surtout, si le projet est mené à terme, il devrait se démarquer de l'influence néfaste attribuée à la plupart des outils mis en place par les géants de la tech américain, comme Facebook et Twitter. Microsoft espère avoir finalisé et déployé ElectionGuard pour les élections de mi-mandat, en 2022.
Source : CNBC