Autrefois réservés à public de joueurs fortunés, les claviers mécaniques sont devenus plus accessibles alors que la concurrence sur le marché des contacteurs s’est élargie. Avec le Vigor GK50 Elite, MSI l’a d’ailleurs bien compris : il fait ici confiance à Kailh dont les produits sont sensiblement moins chers que les contacteurs de l’Allemand Cherry. Pour la même qualité ?
- Conception réussie, élégance du design
- Finitions proches de la perfection
- Anti-ghosting / n-key rollover
- Remarquable réactivité des contacteurs
- Tarif correct pour ce niveau de qualité
- On peut gérer le RVB sans le logiciel
- Contacteurs plutôt sonores
- Pas de port USB pass-through
- Ergonomie du logiciel perfectible
S’il n’est pas aussi connu que Corsair, Logitech ou SteelSeries, MSI s’est taillé une jolie réputation dans le monde des périphériques gaming. Le Vigor GK50 Elite n’est d’ailleurs que l’un des nombreux représentants d’un catalogue qui comprend des souris, des tapis de souris, des casques-micro et des claviers. C’est ainsi qu’aux côtés de notre Vigor GK50 Elite, MSI distribue aussi ses petits frères, les Vigor GK30, Vigor GK40 et un modèle plus aplati, le Vigor GK50 Low Profile.
Fiche technique du MSI Vigor GK50 Elite
Avant d’entrer dans les détails de notre cobaye du jour, il nous faut évoquer un peu plus précisément le cas du Vigor GK50 Low Profile. Il se distingue par l’emploi de contacteurs Kailh Box blancs « low profile ». L’idée est de conserver une réactivité proche tout en réduisant considérablement la hauteur des switchs et donc, des touches. À notre avis, une telle décision a toutefois moins de sens sur un modèle « pleine largeur » que sur un clavier compact – TKL ou 60% - mais MSI en a jugé autrement.
Le MSI Vigor GK50 Elite, c’est :
- Type de clavier : AZERTY, 105 touches en ABS
- Contacteurs : Kailh Box Blanc, clicky
- Anti-ghosting : oui, intégral
- Rétro-éclairage : RGB, touche par touche
- Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
- Touches multimédias : non, 7 raccourcis dédiés
- Poids : 800 grammes
- Dimensions : 435 x 135 x 38 millimètres
- Interface de connexion : filaire (câble USB tressé 1,8 m)
- USB pass-through : non
- Logiciel : oui, Dragon Center (227 Mo)
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 99,95 euros
Comme vous pouvez le voir sur la fiche technique que nous lui consacrons, le Vigor GK50 Elite emploie des Kailh Box blancs plus « classiques » dont nous verrons qu’ils visent à concurrencer les Cherry MX Red. Pour le reste, les caractéristiques du clavier de MSI sont assez classiques avec, tout de même, un poids plus mesuré que sur nombre de modèles « pleine largeur » dotés de 105 touches.
Structure en aluminium et repose-poignets… en option
Une fois sorti de sa boîte sobre et toute en finesse, le Vigor GK50 Elite flatte la rétine grâce à sa structure ouverte. Il s’agit de ce que l’on appelle dans le jargon un modèle frameless, autrement dit un clavier qui n’a pas de bord pour encadrer les touches. Conséquence directe, le clavier est plus léger que ses concurrents et à exactement 800 grammes, il est même au niveau de certains produits TKL alors que lui dispose bien des 105 touches. En revanche, pour atteindre un tel poids, MSI a limité les « options » et il n’est pas question de retrouver de touches dédiées aux macros, de touches spécifiquement multimédias ou de molette supplémentaire.
Si les touches sont intégralement noires, le Vigor GK50 Elite adopte lui une robe aux couleurs de son matériau principal, l’aluminium. On dit qu’il s’agit d’un châssis en aluminium anodisé brossé et difficile d’y trouver à redire : l’élégance est remarquable. Une légère découpe au-dessus du pavé numérique vient briser la monotonie souvent constatée sur les modèles concurrents et MSI a joliment intégré son fameux logo « dragon » au-dessus des touches fléchées. Enfin, pour se distinguer encore de la concurrence, le constructeur a utilisé des touches octogonales : comme le précise MSI, cela confère un côté « contemporain et élégant » à son produit.
Dommage cependant que le plastique employé soit de type ABS : il a l’avantage de mieux laisser passer la lumière du rétroéclairage, mais les inscriptions sont souvent moins résistantes que sur du PBT, sensiblement plus cher. On regrettera également un drôle de choix de MSI. Le constructeur livre effectivement deux keycaps Ctrl et Alt en « bonus ». En réalité, il s’agit de proposer deux touches « bombées » afin de remplacer les keycaps concaves livrées en standard. Sur le principe, pourquoi pas, MSI expliquant que la frappe est alors plus facile. Reste que cela ne concerne que les touches Ctrl et Alt. Est-ce à dire que les autres ne profiteraient pas de cette forme spécifique ?
Bien sûr, MSI livre la petite pince nécessaire au retrait des keycaps afin de les intervertir sans se compliquer la vie. En revanche, avec les accessoires du Vigor GK50 Elite, on ne retrouve pas de repose-poignets. MSI dispose bien d’un tel accessoire, mais il ne souhaitait pas faire gonfler la note d’utilisateurs qui ne seraient pas intéressés. Le repose-poignets s’achète donc séparément (environ 30 euros) : sa référence est WR01. MSI a d’ailleurs eu la bonté de nous en prêter un exemplaire pour ce test… et il nous fait regretter le surcoût, car il est très agréable : pour le jeu, nous n’en avons pas eu le besoin, mais pour de longues sessions de saisie, c’est un vrai plus.
Enfin, terminons ce tour du propriétaire en revanche sur le design du Vigor GK50 Elite. Nous avons déjà précisé qu’aucune molette ou autre fonction dédiée ne sont présentes physiquement, il est aussi inutile de chercher un port USB pass-through. Plus regrettable, le câble n’est pas détachable et les pieds escamotables ne peuvent être dépliés que sur un niveau : nous n’avons donc le choix qu’entre deux inclinaisons. Rien à redire en revanche sur la stabilité générale d’un clavier qui tient parfaitement en place malgré un poids réduit : les patins sont d’excellente qualité.
Contacteurs Kailh White efficaces… mais bruyants
Nous l’avons dit, MSI a choisir de faire confiance à une marque qui s’est imposée depuis plusieurs années dans le paysage actuel, Kailh. Le constructeur dispose d’une large gamme de contacteurs, mais ce sont les Box blancs que MSI a retenu. Des concurrents directs des fameux Cherry MX Red qui se distinguent cependant par un fonctionnement encore un peu plus « direct » que les switchs de la marque allemande. On évoque ici une course totale de 3,6 mm (contre 4,0 mm chez Cherry) pour une distance d’activation de 1,8 mm (contre 2,2 mm). La force d’activation est également un peu plus faible chez Kailh (45 gf contre 50 gf sur les MX Red).
Reste que la différence sera surtout une question de goûts, d’habitude. Nous apprécions la réactivité de ces Kailh Box blancs et le fait qu’une faible pression suffise pour les activer. Il n’y a pas rien à redire sur le retour des touches à leur position d’origine. Qu’il soit question d’une partie rythmée ou de saisie au kilomètre, ces contacteurs s’acquittent remarquablement de leur tâche. Soulignons en revanche un inconvénient qui n’est pas le fait de MSI… enfin pas directement. En effet, les Kailh Box blancs sont des modèles dits « clicky ». Entendez par là qu’un « clic » est émis à chaque activation et cela peut vite devenir énervant… pour qui n’a pas l’habitude ou ne supporte pas ces bruits.
À la manière des Cherry MX Red, il convient de n’utiliser ce genre de clavier que dans une pièce dédiée ou si l’on est seul. En revanche, notons que MSI a fait du très bon travail afin que l’armature, le châssis du Vigor GK50 Elite ne propage pas trop les nuisances sonores. C’est l’un des principaux défauts des claviers à structure ouverte : une espèce d’écho se fait sentir à chaque fois qu’une touche est enfoncée au maximum. Dans le cas présent, la résonance se fait entendre, mais elle reste contenue et ne devrait pas gêner outre mesure. De plus, ces quelques défauts « sonores » sont rapidement compensés par les autres qualités du clavier.
Le Vigor GK50 Elite est effectivement un vrai clavier de joueurs avec ce que cela suppose d’anti-ghosting et de key rollover. L’anti-ghosting est la faculté d’un clavier à gérer une matrice de touche complexe : en d’autres termes sur des clavier qui n’ont pas cette fonction, il se peut qu’en appuyant sur deux touches en même temps, c’est une troisième touche – non pressée, le fantôme ou ghost – qui soit activée. De son côté, le key rollover concerne la possibilité d’appuyer sur plusieurs touches à la fois sans que le clavier ne soit saturé. Sur le Vigor GK50 Elite l’anti-ghosting fonctionne à la perfection et le key rollover ne connaît aucune limite, c’est le n-key rollover.
Dragon Center : presque 230 Mo d’ergonomie imparfaite
Les fans de MMORPG ou de MOBA voire d’autres styles de jeux peuvent avoir l’habitude de programmer ce que l’on appelle des macros. Hélas, dans le cas du Vigor GK50 Elite, aucune touche n’est dédiée à cet usage. Notons au passage qu’il n’y a pas de non plus de touches multimédias, mais comme souvent, des fonctions secondaires ont été associées à certaines touches pour gérer le volume ou la lecture de morceaux de musique. D’autres fonctions secondaires ont été associées à d’autres touches afin de gérer le rétroéclairage – au passage très efficace – du clavier MSI, mais pour les macros il faut se tourner vers Dragon Center, le logiciel maison.
Relativement encombrant avec ses 228 Mo à télécharger, Dragon Center n’est pas un modèle d’ergonomie même si on parvient heureusement à ses fins sans trop de difficultés. On regrette que la gestion de la mise à l’échelle de l’interface – dans notre cas 150% – Windows soit imparfaite. Heureusement, il est possible de créer des profils afin de gérer les macros presque jeu par jeu. Bien sûr, Dragon Center est également en mesure d’apporter quelques fonctions supplémentaires dans la gestion du rétroéclairage via l’outil Mystic Light qui peut d’ailleurs associer les lumières de divers périphériques de la marque, comme la carte graphique sur notre capture. Hélas, nous cherchons toujours la moindre option pour bloquer certaines touches – comme Windows – lorsque l’on est en jeu.
MSI Vigor GK50 Elite : l'avis de Clubic
S’il sera encore trop cher pour nombre de joueurs, le Vigor GK50 Elite fait un bel effort sur le prix : pour moins de 100 euros, on profite effectivement d’un clavier mécanique qui a du répondant avec des contacteurs d’excellente facture et un design très travaillé. Le châssis ouvert ou l’aluminium brossé sont du plus bel effet alors que le rétroéclairage – RVB touche par touche – est très efficace. On regrette que le repose-poignets soit une option payante ou qu’aucun port USB pass-through ne soit de la partie. Il ne faut pas non plus être allergique aux cliquetis des contacteurs, mais au final, il nous faut saluer le bon travail des ingénieurs de chez MSI. Le Vigor GK50 Elite est un très bon modèle qui devrait accompagner ses utilisateurs durant de nombreuses années.
En employant des contacteurs Kailh, MSI est parvenu à réduire le prix d'entrée des claviers mécaniques « de qualité ». Le résultat est à la hauteur des attentes avec un modèle particulièrement design et d'une réactivité sans faille. Hélas, cela s'accompagne également de cliquetis particulièrement sonores qui gêneront de nombreux joueurs… et, plus encore, leur entourage ! Question de choix donc, mais si le bruit ne vous gêne pas plus que ça, foncez, vous ne serez pas déçus.
- Conception réussie, élégance du design
- Finitions proches de la perfection
- Anti-ghosting / n-key rollover
- Remarquable réactivité des contacteurs
- Tarif correct pour ce niveau de qualité
- On peut gérer le RVB sans le logiciel
- Contacteurs plutôt sonores
- Pas de port USB pass-through
- Ergonomie du logiciel perfectible