L'hémorragie Noklia se poursuit : fermeture d'usines en Europe au profit des sites asiatiques moins coûteux en main d'oeuvre, réorganisation de la structure opérationnelle... La facture sociale commence à être lourde pour le géant, qui aura, si ses plans se déroulent comme prévu, licencé plus de 10 000 personnes entre 2010 et 2011.
Nokia a annoncé dans un communiqué de presse qu'il comptait mettre sur pied « un plan pour prendre de nouvelles mesures pour aligner sa main d'oeuvre sur ses activités. » Pas besoin de chercher un dictionnaire de novlangue, Nokia licencie. Et beaucoup : 3 500 personnes vont être mises à la porte au minimum avant la fin de l'année 2012.
Ainsi, Nokia poursuit sa longue chute. En avril dernier, il supprimait déjà 4 000 emplois et en transférait 3 000 vers Accenture. Plus de 10 000 postes sont donc supprimés dans le groupe en 2010-2011, s'il applique son nouveau plan de licenciements à la lettre. Une stratégie qu'il estime justifiée par le besoin de concentrer ses activités, alors que son marché est attaqué de toutes parts, que ce soit par Apple ou par les fabricants asiatiques de smartphones.
Nokia compte fermer son usine de Cluj, en Roumanie, avant la fin de l'année 2011, au profit de ses fabriques situées en Asie, justement, où le coût de la main d'oeuvre est moins élevé. Il va également auditionner toutes ses activités basées dans les usines de Salo en Finlande, de Komarom en Hongrie, et de Reynosa au Mexique, avec dans l'idée de les faire aller vers le service et le logiciel plutôt que de rester sur le hardware. Ce glissement devrait également se faire au profit des sites asiatiques.
La fermeture de l'usine de Cluj a elle seule va toucher 2 200 salariés selon Nokia. Les mouvements prévus dans l'unité Location & Commerce devrait pour leur part concerner 1 300 salariés. Nokia précise bien que toutes ces modifications s'ajoutent à celles annoncées en avril dernier, et promet d'offrir un programme de soutien... Le PDG du groupe, Stephen Elop, tente également de rassurer sur la présence de Nokia en Europe, principale victime de cette hémorragie. Les centres de recherche et développement devraient notamment rester sur le Vieux continent, ainsi que les bureaux de vente et le quartier général du groupe. Les salariés ne s'en contenteront probablement pas, et il reste aussi à connaître le sentiment des investisseurs. La bourse de New York devrait apporter une réponse d'ici quelques heures.