Les ventes des smartphones Lumia progressent mais pas encore suffisamment pour redresser la situation de Nokia. Au premier trimestre, le finlandais accuse encore le coup avec un chiffre d'affaires en chute de 20% sur un an à 5,9 milliards d'euros. Cela dit, la situation s'améliore tout de même comparé aux deux précédents trimestres, où les recettes avaient chuté de quelque 63 et 66%.
Sur le segment des téléphones, Nokia a réalisé un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros, soit un tiers de moins que sur la même période en 2012. Une dégringolade que ne parvient pas encore à endiguer la gamme Lumia, dont les volumes ont pourtant progressé de 27% sur un trimestre. Nokia a ainsi écoulé 5,6 millions de ses smartphones Lumia, contre 4,4 millions au dernier trimestre de l'année dernière.
Concernant les ventes de téléphones mobiles, elles ont reculé de 21% en volume sur un an, à 55,8 millions d'unités, contre 6,1 millions pour les smartphones, en déclin annuel de 49%. Concernant la branche d'équipements réseaux, Nokia Siemens Networks, l'activité a reculé de 5% sur un an, pour atteindre un chiffre d'affaire de 2,8 milliards d'euros. Au final, tout ceci a affecté le profit du finlandais.
La perte nette est réduite de 70% sur un an
En pleine restructuration, Nokia avait réussi à maîtriser ses coûts à la fin de l'année 2012 et avait même dégagé 440 millions d'euros de bénéfices - contre une perte de près de 1 milliard d'euros un an plus tôt. Mais ce trimestre, Nokia renoue avec le négatif et affiche une nouvelle perte nette de 150 millions d'euros. Sur un an, Nokia est malgré tout parvenu à résorber ce gouffre de 70% - la perte était de 1,3 milliard en mars 2012.
Stephen Elop, le p-dg, s'est dit satisfait que le groupe « exécute sa stratégie dans l'urgence et maîtrise très bien ses coûts ». Mais la pression s'accroît d'un cran sur celui qui a été mis à la tête de Nokia en 2010 pour placer le fabricant dans la course aux smartphones, face à Samsung et Apple. Il avait fait le choix, jugé risqué à ce moment, de Windows Phone et avait promis une transition en deux ans. Mais ce délai est atteint.
Nokia n'oublie pas les mobiles classiques
Si l'avenir de Nokia dépend en partie de ses ventes de Lumia, desquels il tire une plus forte marge, l'enjeu pour celui qui est encore numéro deux mondial de la téléphonie mobile est aussi de préserver ses mobiles classiques. Lesquels perdent du terrain, et sont moins vendus que les smartphones dans des pays comme les États-Unis et la France depuis 2012, mais représentent un volume dont Nokia ne peut encore se priver.
Le fabricant ne s'y trompe pas. En février, il lançait un mobile à 15 euros, le « 105 », destiné aux marchés émergents, où la concurrence fait rage. Il présentait également au Mobile World Congress de Barcelone un mobile à 65 euros pouvant accéder à Internet. « C'est un élément clé de notre approche de la concurrence, particulièrement dans un pays comme la Chine », déclarait alors Stephen Elop.
Pour son deuxième trimestre fiscal 2013, Nokia regardera bien sûr avec attention sa gamme Lumia, la seule à progresser, et qui représente l'avenir de la marque sur les marchés matures. Le finlandais s'attend à une progression des ventes en glissement séquentiel de 27% pour ces appareils. La société rappelle aussi qu'elle s'attellera à limiter ses coûts tant sur les mobiles, que sur les équipements réseaux.