Bonjour Gimena Diaz. PayPal publiait d'excellents résultats au dernier trimestre. Est-ce aussi le cas pour le marché français ?
Gimena Diaz : La tendance est la même en France. Nous avons plus de 117 millions de membres actifs dans le monde, dont 5 millions en France. Notre part de marché progresse sensiblement aussi. En 2009 par exemple, PayPal était utilisé par 19 000 sites de e-commerce. En 2012, ce chiffre est passé à 28 000 sur les 102 000 sites que répertorie la Fevad. Cela correspond à une évolution de 32%.
J'imagine que le mobile prend une part toujours plus grande dans les transactions réalisées via PayPal, confirmez-vous ?
Tout à fait. Pour se faire une idée, sur les 118 milliards de dollars de transactions enregistrées via PayPal en 2011, 4 milliards l'ont été sur mobile. Cette année, ce chiffre passera à plus de 10 milliards, alors qu'on tablait initialement sur 7 milliards. En 2010, on n'était qu'à 750 millions. En France, 24% des utilisateurs ont déjà fait une transaction sur mobile, c'est donc clairement vers ce média que nous regardons aujourd'hui. Les choses bougent très vite.
Justement, comment comptez-vous accompagner vos clients dans le virage de la mobilité ?
En 2013, nous considérons qu'il sera essentiel pour que les commerçants qui développent leur offre qu'ils aient à leur disposition des moyens de paiement mobile simples et sécurisés. C'est pour cela que nous comptons les soutenir de deux manières. Premièrement, nous développons des modules à intégrer gratuitement à Prestashop ou encore Boosket. En effet, quand vous payez sur votre smartphone, par exemple dans les transports en commun, vous n'allez pas sortir votre carte de crédit devant tout le monde et entrer vos codes. En intégrant le module de paiement Paypal, vous pouvez payer simplement avec votre adresse e-mail et votre mot de passe, comme sur le Web, ce qui est pertinent pour un paiement mobile. Ensuite, nous voulons accompagner les clients sur le multicanal. Les mobiles ne sont pas utilisés que pour payer mais aussi pour comparer les prix, trouver un magasin, etc. Ce multiusage permet de circuler du monde virtuel au monde réel avec moins de barrières, et c'est là, dans ce nouveau parcours client, que l'offre PayPal prend son sens. Aussi, nous apportons la connaissance de ce parcours afin d'appréhender son évolution.
Ne craignez-vous pas la concurrence d'acteurs comme Square qui a par exmeple signé un partenariat avec Starbucks ?
Nous sommes présents depuis quatorze ans et nous ocntinons à innover sans cesse. Par exemple, nous testons actuellement, aux États-Unis, un système de paiement par numéro de téléphone, dans 2 000 Home Depot. Vous pouvez entrer dans le magasin les mains dans les poches, et payer simplement en donnant votre numéro de téléphone, relié à votre compte Paypal. Au Royaume-Uni, nous testons aussi une manière d'accélérer le paiement dans 200 Pizza Express. Habituellement, quand vous voulez déjeuner, il faut réserver une table, commander son repas, demander l'addition et enfin la régler. On peut supprimer plusieurs étapes. Avec notre système, vous réservez la table sur votre mobile en arrivant au restaurant. Une fois installé, vous commandez via votre smartphone, recevez un code et payez dans la foulée. La France n'est pas en reste. Nous testons avec McDonald's un système de réservation sur smartphone, sur l'application GoMcDo. Une fois le repas choisi, vous recevez un QR code qu'il suffira de présenter dans le restaurant le plus proche pour recevoir sa commande immédiatement.
Parmi les technologies en vogues, il y a le NFC, pour le paiement sans contact. Allez-vous annoncer quelque chose sur ce terrain ?
Le NFC est une technologie, en effet, mais il y'en a beaucoup d'autres. Alors nous la testons, mais nous pensons que pour l'adopter, elle doit être largement répandue. PayPal est présent dans 190 pays, du moins, il est possible de réaliser des paiements avec ses services dans tous ces pays. Notre but est d'offir un service simple pour des utilisateurs qui ne sont pas toujours geeks ou « early adopters ». Il faut donc que les technologies retenues soient entrées dans les moeurs. Nous privilégions toujours l'usage.
Malgré la volonté de PayPal d'innover et de contenir la concurrence, plus de 300 postes vont être supprimés dans le monde. On dit que la société n'a plus la fougue de sa jeunesse et voudrait renouer avec l'esprit start-up. Que répondez-vous ?
D'abord, ces suppressions de poste de concernent pas la France. Ensuite, elles sont liées à une volonté de se réorganiser, et pas aux résultats de l'entreprise, qui sont très bons. Notre objectif est toujours d'innover dans un marché qui est très dynamique, et en pleine évolution.
Merci, Gimena Diaz.