Design et composants[/anchor]
Avec ses angles arrondis, son clavier physique complet et sa ceinture de boutons, le BlackBerry Classic n'arbore pas un design très original, certains le qualifieraient même de « vieillot ». Les BlackBerry Q10 et Passport avaient réussi à proposer un châssis plus élaboré. Mais qu'importe, avec ce terminal la société joue précisément la carte rétro et convoite les adeptes des BlackBerry Bold 9000 ou 9900.
L'appareil dispose d'une dalle de 3,5 pouces pour une définition de 720x720p (294 ppp). Il est légèrement plus grand que celui du BlackBerry Q10, qui offre la même définition (3,1 pouces - 330 ppp). Les angles de vision sont corrects. Sur la tranche supérieure, nous retrouvons le bouton d'allumage et la prise casque 3,5 mm. A gauche, le constructeur y a placé un lecteur de carte nanoSIM et un second pour la carte microSD, qui augmentera la capacité interne de 16 Go. Les boutons de volume et le déclencheur de l'assistant vocal sont positionnés sur la droite tandis que le micro, le haut-parleur et la prise microUSB trouvent leur place sur la partie inférieure.
Côté matériel, le Classic embarque des composants plutôt obsolètes. L'appareil est animé par une puce SnapDragon S4 double cœur épaulée par 2 Go de mémoire vive. Cela suffit toutefois à faire tourner correctement le système qui n'affiche aucune lenteur.
Le Classic dégage une impression globale de solidité, sans doute renforcée par son poids de 178 g. Le cadre est constitué de métal brossé, à l'exception de la partie inférieure composée d'un alliage de plastique reprenant la même teinte argentée. Notons toutefois que la jonction entre les deux arêtes provoque une légère accroche.
Après avoir utilisé le Passport sur trois mois au quotidien, la prise en main n'a jamais été tout à fait naturelle. Le Classic est certes un peu plus grand que le Q10 mais reste facilement maniable. L'appareil mesure 131 x 72,4 x 10,2 mm. A l'instar du BlackBerry Q10 les gestuelles du système BlackBerry 10 (en version 10.3.1) nous semblent d'ailleurs plus adaptées à ce petit écran. Reste qu'il s'agit d'un smartphone pourvu d'un clavier physique, il sera naturellement le plus souvent utilisé avec deux mains, ne serait-ce que pour la saisie d'un texte.
La ceinture de boutons[/anchor]
Interrogé par nos soins en juillet 2014, David Derrida, directeur produit chez BlackBerry, expliquait que le Q10 ne s'était pas avéré très populaire. Il ajoutait ensuite :« Notre équipe a souhaité rencontrer les clients afin de les écouter. Ces derniers ont soulevé plusieurs problèmes d'adaptation au système qui nécessitaient beaucoup de temps à investir dans l'apprentissage d'une nouvelle interface utilisateur, d'où le Classic ».
La société a donc choisi de réintroduire le trackpad ainsi que la ceinture de boutons. Ces derniers sont alignés horizontalement et permettent de décrocher un appel, d'accéder au menu de chacune des applications, de revenir en arrière ou de raccrocher. Très légèrement surélevée, la ceinture est placée juste au-dessous de l'écran et le bord accroche légèrement lorsqu'on y passe son doigt.
Retour de la traditionnelle ceinture de boutons
Le déverrouillage de l'appareil est toujours effectué par un glissé du doigt vers le haut ou en saisissant les touches « U » puis « Entrée ». Le trackpad permet de lancer une application ou de naviguer rapidement vers quatre zones : le volet des paramètres, le hub de messagerie, les écrans d'applications ou l'appareil photo. A l'usage, le trackpad est très pratique pour la navigation ou pour corriger la saisie d'un texte. Le processus est tout bonnement bien plus simple que de maintenir son doigt sur l'écran et tenter de déplacer le curseur, comme nous l'avions testé sur le Q10.
Arborant le logo BlackBerry, la touche « Menu » permet d'accéder aux diverses actions possibles proposées par chacune des applications. Celle-ci active le volet placé en bas à droite et identifié par trois points verticaux. Il s'agit d'un élément d'ergonomie particulièrement important et l'un des points qui fait défaut aux adeptes des anciens terminaux dotés de BlackBerry OS.
Le menu dispose d'un bouton dédié
Avec la touche « Retour », l'utilisateur sera en mesure de revenir à l'écran d'accueil et de réduire une application pour la transformer en widget. Via une seconde pression, l'application sera fermée complètement. Là encore, le processus est plus direct que sur les autres smartphones équipés de BlackBerry 10 sur lesquels il faut glisser le doigt vers le haut puis presser le coin supérieur gauche pour fermer l'application. A l'exception de l'application de téléphonie, les boutons « Raccrocher » et « Décrocher » sont associés aux même actions.
Le clavier physique[/anchor]
Le clavier du BlackBerry Classic est sans surprise plutôt agréable lors de la saisie d'un texte. Il est un peu plus grand que celui du Q10, ce qui en améliore sa prise en main. Les touches sont légèrement biseautées pour un meilleur appui des pouces.La société aurait pu optimiser davantage le clavier, en y ajoutant une zone tactile comme sur le Passport, pour faciliter la suppression rapide des mots entiers ou le défilement des pages Web, notamment. En outre, les suggestions au fil de la frappe ne sont plus apparentes. Le terme sera souligné en rouge et devra être sélectionné à l'écran ou via le trackpad pour obtenir une liste de propositions.
Puisqu'il cible les utilisateurs avancés, le clavier du Classic peut se coupler à des raccourcis personnalisés avec un appui prolongé sur une lettre de l'alphabet. Encore une fois, il s'agit d'une fonctionnalité réintroduite avec BlackBerry OS, que les adeptes ne manqueront pas de configurer. Au total, 25 touches sont configurables, la lettre « Z » étant bloquée sur la messagerie vocale. Pour définir ces préférences, rendez-vous dans Paramètres > raccourcis et numérotation abrégée.
Outre les raccourcis, l'un des points forts du clavier est l'accès au moteur de recherche et d'actions de BlackBerry 10. S'il peut effectuer des requêtes en local et sur le Web, l'utilisateur est en mesure d'interagir rapidement avec certaines applications (par exemple en tapant « N » pour commencer la création d'une note). L'on regrette toutefois que cette fonctionnalité n'ait pas évoluée ; peu de développeurs font usage de ces interfaces de programmation pour faciliter les interactions avec leurs applications.
Les nouveautés de BlackBerry 10.3.1[/anchor]
Le BlackBerry Classic est livré avec une mise à jour du système interne, qui passe en version 10.3.1. Hormis les raccourcis du clavier, l'OS apporte un certain nombre d'autres nouveautés. Passons en revue les principales.L'utilisateur peut désormais créer des profils de notification, mais également personnaliser plus finement les alertes. Il sera possible de choisir le son, d'activer ou non le vibreur, de choisir la couleur de la LED, une option jusqu'alors disponible uniquement via des applications tierces tournant en tâche de fond comme Hub++.
L'agencement des applications réduites sous la forme de widget est aussi un peu différente. Elles sont présentées sur deux colonnes dans un flux à faire défiler de haut en bas.
BlackBerry dispose enfin d'un mode permettant une meilleure gestion de la batterie. Il peut être activé automatiquement lorsque la batterie passe sous le seuil d'un certain pourcentage d'autonomie restant. L'utilisateur pourra choisir de cocher certains critères : baisse de la luminosité de l'écran, fermeture des connexions data, performances du processeur limitées, allumage de l'écran à la réception d'une alerte, désactivation des interactions avancées (exploitant les capteurs) et interruption des services de géo-localisation.
Notons également une gestion plus fine des applications avec la possibilité de permettre ou non l'exécution de certaines en arrière-plan. Concernant les médias, il sera possible de masquer un cliché ou une vidéo au sein de la galerie puis d'obtenir une carte de toutes les photos géolocalisées. La configuration d'un compte Exchange offre, pour sa part, la possibilité de choisir les dossiers de contacts à synchroniser. Outre une meilleure gestion des tâches, BlackBerry a rajouté un mode de contrastes élevés avec une interface noire et orange et des options de blocage au sein du hub.
Photo[/anchor]
Le BlackBerry Classic est équipé d'un capteur de 8 mégapixels avec une ouverture de F2.2 et une lentille composée de cinq éléments. Contrairement au Passport, il n'embarque pas de stabilisation optique. La photo n'est pas le point fort des smartphones du constructeur mais à l'instar du Passport, le Classic offre un bon rendu colorimétrique sans teinte jaunâtre. Sur notre scène de test sous éclairage artificiel, nous observons un fort taux de contrastes. Un zoom à 100% montre les limites du capteur avec un manque de détails.Dans un environnement ombragé (projecteurs réglés à 1% de leur luminosité), le BlackBerry Classic se défend plutôt bien. L'image est un peu plus bruitée avec une perte des détails. Le mode Tableau Blanc est activé et le capteur monte en sensibilité à plus de 500 ISO. Cela suffit a éclairer convenablement la scène.
Téléphonie et multimédia[/anchor]
Côté téléphonie, nous n'avons pas repéré de problème avec le BlackBerry Classic. Le son du haut parleur est bon et ne provoque pas de grésillements.Articulé sur Webkit, le navigateur de BlackBerry 10.3.1 assure une bonne prise en charge des standards avec un score de 449/500 sur HTML5test.com. Toutefois, ce n'est pas le plus véloce (1435ms pour exécuter SunSpider). Il faut dire que la configuration matérielle du téléphone est relativement modeste.
D'ailleurs, certains jeux gourmands ne sont pas accessibles au sein du BlackBerry World. C'est par exemple le cas de Riptide GP2, Real Racing 2 ou Sonic Dash. Des titres un peu moins gourmands tels que Beach Buggy Blitz fonctionnent mais le BlackBerry Classic s'en sortira mieux avec les jeux de plateforme standard (type BrickBreaker, Jewel Blaster ou Bubble Shooter). Mais la plupart du temps, le trackpad est simplement ignoré par l'éditeur et les contrôles sont directement effectués sur l'écran.
Puisqu'il dispose d'une dalle légèrement plus grande, le surf est plus agréable que sur le Q10. BlackBerry a optimisé l'affichage au maximum en masquant automatiquement la barre d'adresse lors du défilement d'une page. L'écran est aussi plus agréable pour l'affichage des photos ou la lecture de vidéos, laquelle ne pose aucun problème. Cependant, le Classic n'a clairement pas été pensé pour ce type d'usage et l'expérience reste quand même bien moins agréable que sur un smartphone entièrement tactile.
Autonomie vidéo[/anchor]
Le BlackBerry Classic dispose d'une batterie non amovible de 2515 mAh. Pour ce test d'autonomie, nous jouons un film en boucle avec le lecteur par défaut. Cela n'est donc représentatif que d'un usage en particulier. Dans le cas du BlackBerry Classic, nous avons choisi de ne pas activer le mode d'économie d'énergie.Le BlackBerry Classic offre 8h07 (487 minutes) d'autonomie. C'est mieux que les derniers iPhone mais logiquement moins bon que le Passport et sa batterie de 3450 mAh.
Conclusion[/anchor]
On le sait, les BlackBerry, et a fortiori ceux à clavier, ciblent une niche un peu particulière. L'écosystème est limité et la prise en charge des applications Android n'est pas toujours optimale.Avec son Classic, BlackBerry tente de corriger les défauts du BlackBerry Q10 - d'ailleurs, son nom de code était tout simplement le Q20. Le constructeur réintroduit plusieurs éléments caractérisant l'ancienne ergonomie pour les habitués de BlackBerry OS : l'utilisation du Classic n'est donc pas déroutante et les diverses actions du quotidien (sélection, édition, correction, défilement...) seront globalement plus rapides. Le clavier est légèrement plus grand et offre une meilleure prise en main.
L'écran, un peu plus plus grand que celui du Q10, améliore la lecture des vidéos, tout comme le surf sur la toile. L'appareil photo a été revu et si les clichés ne sont pas exceptionnels, le capteur a été amélioré. Reste que le BlackBerry Classic n'a pas été pensé pour un usage multimédia et ne rivalisera pas avec des smartphones entièrement tactiles.
On aurait apprécié que BlackBerry mette à jour les composants du terminal en adoptant des puces SnapDragon de nouvelle génération, ne serait-ce que pour améliorer les performances des jeux. Quoi qu'il en soit, la puce S4 suffit à proposer un système fluide et, au regard des usages fréquemment associés au Classic, nul besoin d'un SoC ultra performant.
Si vous ne jurez que par BlackBerry et ne pouvez pas vous passer du clavier physique, alors le Classic, commercialisé à 380 euros, saura remplacer votre Curve, Bold ou Q10.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.