Après quelques semaines passées à faire monter la pression autour de ce lancement, IBM a dévoilé mercredi les grands contours de sa nouvelle marque de systèmes intégrés. Baptisée PureSystems, elle vise selon Big Blue à inverser la tendance au sein de budgets IT dont 70% iraient aujourd'hui aux opérations de maintenance, ne laissant que les 30% restants au déploiement d'applications... et donc à la génération de valeur.
« Si l'on n'adresse pas correctement ces problématiques, l'IT devient un frein à l'innovation plutôt qu'un moteur », résume Alain Bénichou, président d'IBM France. C'est donc là que réside, selon lui, la proposition de valeur de PureSystems : prodiguer d'un côté une infrastructure intelligente, pilotable en fonction d'objectifs en lien direct avec le métier, et de l'autre une plateforme applicative susceptible d'accélérer significativement les cycles de déploiement.
En premier lieu arrive donc PureFlex, qui doit permettre à l'entreprise de disposer en interne d'une véritable infrastructure à la demande. Livré clé en main, le châssis se veut le plus intégré possible, et se voit piloté par une console unique, baptisée Flex Manager. C'est par son intermédiaire que l'on définira les objectifs déterminant la répartition des ressources au sein du système... qui choisira alors seul quand et où générer de nouvelles machines virtuelles si le besoin s'en fait sentir.
Si la proposition de valeur des systèmes intégrés est bien réelle, elle n'est pas radicalement nouvelle, y compris chez IBM. Pour Philippe Bournhonesque, directeur de la stratégie Software Group chez IBM France, les produits PureSystems vont toutefois bien plus loin que les initiatives passées (ou concurrentes) en termes d'élasticité... et d'ouverture. « Nous ne voulons surtout pas enfermer le client », promet-il, avant de souligner que PureFlex sait s'accommoder des principaux hyperviseurs du marché (à l'exception de Xen) et gérer aussi bien Windows, Red Hat Linux et Suse que AIX ou IBM i.
On retrouve cette notion de déploiement et de gestion automatique par le biais de modèles et objectifs (patterns) au sein de PureApplication, infrastructure tournée vers le Platform as a Service pour laquelle 125 éditeurs tels que SAP, Infor ou Dassault Systèmes ont déjà fait certifier leurs logiciels. Dans ce cas, l'éditeur est invité à décrire les besoins de ses applicatif, fournir les éventuels connecteurs requis et définir quelles seront les règles en matière de mise à l'échelle, de temps de réponse ou de disponibilité. Là encore, c'est ensuite la console IBM qui prendra la main pour ajuster au mieux les ressources en fonction des différentes priorités exprimées. Les éditeurs tiers auront d'ailleurs accès à un App Store dédié leur permettant de mettre en avant leurs offres.
En attente de futurs prolongements vers le Smart Cloud d'IBM, qui étendraient encore l'élasticité de l'ensemble, ainsi que de futures annonces à venir dans l'univers de la mobilité, IBM intègre enfin à ses PureSystems les différentes couches attendues en matière de sécurité et de gestion des utilisateurs (via annuaires et, une fois de plus, modèles d'usages).
« Jusqu'ici, on avait le choix entre la construction de sa propre infrastructure, les appliances dédiées à une tâche bien précise ou le passage par le cloud, avec tous les bénéfices qu'il suppose en termes d'élasticité », commente Philippe Bournhonesque, selon qui l'« expertise » de ces nouveaux systèmes intégrés permettait maintenant de profiter du meilleur des trois mondes.
Les systèmes PureFlex seront disponibles à partir du mois de mai, avec un prix de départ qui se situera aux alentours de 100 000 dollars pour une déclinaison Express. Les PureApplication arriveront quant à eux d'ici l'été, à des prix situés entre 500 000 et 1 million de dollars.