« Sur la base d'informations classifiées et non classifiées, Huawei et ZTE ne peuvent pas garantir leur indépendance par rapport à l'influence d'un État étranger et cela pose donc en conséquence une menace pour la sécurité des États-Unis et notre système », assomme ainsi la Commission, au terme d'un enquête qui aura duré un an. Accusées d'avoir embarqué des logiciels espions (portes dérobées) envoyant certaines informations sensibles vers des serveurs chinois, les deux sociétés ont démenti entretenir des liens avec le régime, précisant qu'elles font « des affaires et non de la politique ».
Ainsi, le Congrès américain a-t-il décidé de bloquer toute acquisition, prise de participation et fusion sur le sol américain, impliquant Huawei et ZTE. Cette décision intervient quelques jours seulement après que des informations ont fuité sur l'intention de Huawei de s'introduire en Bourse. Une opération censée justement prouver que la société joue la transparence sur ses décisions et sur ses comptes.
Mise à jour
Comme attendu, les autorités chinoises ont condamné la décision du Congrès américain, la qualifiant d'« infondée ». Ainsi, Shen Danyang, porte-parole du ministère du Commerce, a affirmé que « ce rapport est basé sur des suspicions subjectives » exprimant au passage « les graves préoccupations de la Chine » sur ce qu'elle juge être « une opposition forte ». L'homme a ajouté que ce rapport du Congrès « viole les règles de l'économie de marché » et menace la stabilité des relations commerciales entre les États-Unis et son pays.
Ces tensions interviennent à un moment crucial sur le plan politique, ce que le porte-parole n'a pas manqué de rappeler. Le 6 novembre, les Étars-Unis vont voter lors de l'élection présidentielle. Dans la foulée, le président chinois, Hu Jintao, devrait être remplacé par Xi Jinping d'ici mars 2013. Shen Danyang fait ainsi planer le risque de représailles de la Chine, dans ce contexte de changements et de « leadership de la Chine ».
Enfin, ce dernier a appelé à un « abandon de cette interdiction » ainsi que toute autre « discrimination envers les entreprises chinoises ». Une recommandation qui fait écho aux mésaventures de Google dans l'empire du milieu. En 2010, la firme de Mountain View avait répondu à la censure dont il était victime, en délocalisant son adresse à Hong Kong.
Le document rappelle que Huawei avait sollicité une enquête en février 2011, démentant alors tout problème de sécurité sur ses produits. Il indique aussi que « Huawei croyait que sans une enquête complète sur ses activités, les États-Unis ne pourraient pas lui confier ses équipements et son réseau de télécommunication » et ajoute... « à juste titre ».
Article initialement publié le lundi 08 octobre 2012 à 10h40.