La fin de l'année s'annonce difficile pour le numéro cinq des équipements télécoms. Le chinois ZTE a en effet publié ses résultats préliminaires pour le compte du troisième trimestre fiscal, clos le 30 septembre, où il prévoit une perte nette de 215 millions d'euros. Une nouvelle qui a précipité le cours de Bourse à la baisse à Hong Kong de 15% lundi, pour atteindre 10,56 dollars de Hong Kong. La société a de plus minoré ses prévisions de ventes de smartphones sur la période, de 28 millions à 25 millions d'unités. « La direction présente ses excuses pour ces résultats et a accepté collectivement de réduire sa propre rémunération », lit-on dans le communiqué.
Pour expliquer ces mauvais résultats, ZTE met en avant un « contexte économique difficile » affectant négativement la demande dans le secteur des télécoms. Aussi, le groupe dit avoir accumulé des « retards auprès de plusieurs clients étrangers » et déplore « la signature de contrats à faible marge » en Asie, en Europe et sur son marché intérieur, de même qu'une baisse du nombre de clients en Afrique, zone où il applique des marges conséquentes. La firme de Shenzhen explique aussi avoir subi des modifications des conditions d'approvisionnement auprès de ses fournisseurs locaux.
La recherche de profits au centre d'une nouvelle stratégie
En conséquence, ZTE va revoir sa stratégie pour retrouver le chemin de la profitabilité. La recherche des bénéfices sera d'ailleurs placée au centre de ses décisions. Pour y parvenir, les dépenses de recherche et développement seront amoindries, et les bureaux enregistrant des pertes sur le long terme seront fermés. La société compte aussi consolider ses activités « à faible potentiel » et « améliorer son efficacité opérationnelle » via « un changement organisationnel ».
ZTE dit enfin vouloir accorder plus de ressources à ses terminaux sur le sol européen et américain, alors qu'un rapport du Congrès, le 8 octobre, a justement cloué le chinois au pilori, brandissant son manque de fiabilité dans le domaine des équipements de coeur de réseau. Un coup dur pour la société qui s'est accompagné deux jours plus tard de la rupture du contrat qui la liait à l'équipementier télécoms américain Cisco.
Si le groupe de Shenzhen réalise la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger, il n'oublie pas pour autant son marché intérieur. Dans son communiqué, ZTE indique ainsi rester très à l'écoute des opportunités en matière d'équipements 4G sur le territoire chinois, où le gouvernement, rappelle la société, a accéléré l'octroi des licences et le développement du réseau. ZTE dit vouloir jouer une part active dans ce chantier.
Pour la fin de l'année, des analystes interrogés par Bloomberg affichent leur pessimisme sur la capacité de ZTE à renouer avec les bénéfices. Si la direction affirme pouvoir terminer l'année au-dessus du seuil de rentabilité, les observateurs sont d'avis que « le pire n'est peut-être pas encore arrivé ».