En juillet dernier, la presse américaine expliquait que la firme chinoise ZTE aurait passé plusieurs contrats avec l'Iran portant sur du matériel destiné à surveiller les communications. Cette architecture aurait ainsi été mise sur pied afin de pouvoir contrôler les échanges vocaux mais surtout les communications via Internet fixe et mobile en dépit de l'existence d'un embargo sur ce type de produits.
A l'époque, Reuters avançait également le fait que ce contrat dont la valeur pourrait atteindre 120 millions de dollars incluait la livraison de matériel mais également de logiciels développés par Microsoft, Hewlett-Packard, Oracle, Cisco Systems et Dell.
L'agence de presse indique désormais que Cisco a mené sa propre enquête et a décidé de mettre fin aux partenariats (principalement commerciaux) qui l'unissait à ZTE. Même s'il n'a pas commenté cette décision prêtée à Cisco, un porte-parole de l'équipementier chinois a tenu à préciser que le groupe collaborait avec les autorités « dans l'enquête sur l'Iran. Nous sommes convaincus que cette affaire sera traitée comme il se doit ».
Toujours est-il que le temps reste orageux entre les équipementiers chinois et certaines autorités publiques. La Commission du renseignement du Congrès américain a ainsi expliqué que les deux équipementiers télécoms chinois (ZTE et Huawei) ne fournissaient pas la garantie qu'ils sont indépendants du gouvernement de Pékin. En conséquence, « cela pose une menace pour la sécurité des États-Unis et notre système », précise l'autorité.
En France, le rapport du sénateur Bockel demandait pour sa part que les routeurs chinois soient exclus du cœur des réseaux jugés critiques. L'élu nous expliquait même récemment que les 50 propositions figurant dans son rapport avaient été « étudiées ligne par ligne avec l'Anssi », l'agence chargée de la protection des systèmes d'information en France. Jean-Marie Bockel précisait également que les équipes de l'Anssi avaient désormais acquis la conviction que ces routeurs devaient sortir des réseaux critiques. Une conviction qu'il n'est « pas le seul à partager », expliquait-il.
Mise à jour
Dans une note transmise aux autorités boursières, ZTE confirme que son partenariat avec Cisco a bel et bien été rompu. La firme chinoise n'indique, par contre, pas si ce contrat portait sur d'éventuelles livraisons d'équipements en Iran.
En outre, le groupe a tenu à préciser par voie de communiqué que ses équipements sont « sûrs afin d'être utilisés dans les infrastructures de Télécoms des Etats-Unis ».
Version initiale de l'article publié le 08/10/2012 à 14h08