Dans un marché des semi-conducteurs morose cette année, Texas Instruments a réussi à se maintenir à flots avec un chiffre d'affaires relativement peu affecté, pour ce troisième trimestre fiscal. Celui-ci a perdu 2% d'année à année, pour s'établir désormais à 3,39 milliards de dollars, contre 3,46 milliards sur la période en 2011. Rapporté au précédent trimestre, TI enregistre toutefois une légère progression de 1,5%.
Concernant les bénéfices, la société américaine s'en sort avec 784 millions de dollars, en hausse annuelle de 30%. Comparé au deuxième trimestre, la progression est même de 76%. « Les revenus de TI ont continué à progresser malgré un marché des semi-conducteurs faible et des perspectives revues à la baisse pour le quatrième trimestre », a commenté le p-dg de la société, Rich Templeton.
Texas Instruments a pu compter sur les revenus de sa branche principale, celle des produits analogiques. Laquelle a dégagé un chiffre d'affaires, ce trimestre, de 1,8 milliard de dollars, soit 18% de plus qu'en 2011 (1,5 milliard). Les processeurs embarqués ont quant à eux glissé de 4% sur la période, à 520 millions de dollars, contre 540 millions un an plus tôt. Mais c'est sur cette division que TI a réussi à devenir le plus rentable, accroissant son résultat d'exploitation de de 44% sur la période. Ces deux branches pèsent 70% des recettes du groupe texan.
Les puces pour téléphones en net repli
Concernant la division sans fil, TI, qui avait profité de commandes importantes d'Amazon en début d'année pour équiper ses tablettes Kindle Fire en puces OMAP, fait état de résultats en berne. Ses activités de puces pour téléphones et équipements télécoms a perdu 44% ces trois derniers mois, comparé à l'année dernière. Selon un analyste d'Aurel BGC cité par Le Figaro, Texas Instruments « souffre aussi de la volonté des fabricants de produits électronique de développer et produire leurs puces en interne ».
Ces difficultés éprouvées sur le marché des SoC (system-on-chip) a conduit le groupe américain à envisager, fin septembre, d'abandonner ce secteur à terme. Continuant à produire des puces OMAP, TI pourrait ne plus équiper les smartphones et tablettes, et réorienter sa stratégie vers les systèmes embarqués pour l'automobile notamment. Une annonce qui s'est accompagnée de rumeurs autour d'un possible rachat de cette activité par Amazon. Les négociations seraient même avancées et pourraient aboutir avant la fin de l'année.
Pour le quatrième trimestre, TI n'a fourni aucune information sur cet éventuel rachat. Le groupe reste prudent, dans un marché difficile, alors qu'il devrait sortir son prochain SoC OMAP 5. La société anticipe par ailleurs la fermeture de deux usines aux États-Unis et au Japon, annoncée en début d'année, et devrait de fait ralentir la production pour diminuer les stocks. Ainsi, TI s'attend à un chiffre d'affaires de l'ordre de 2,8 à 3 milliards de dollars, ce qui correspondrait à un repli annuel d'environ 20%. Les résultats annuels seront connus le 10 décembre.