Mobilité, logiciel en tant que service (Saas) et big data, l'antienne des défis auxquels doivent aujourdhui se confronter les directions informatiques est bien connue. Mike Gregoire, nouveau CEO de Ca Technologies, y ajoute un quatrième axe (un peu) moins galvaudé, celui de la logique DevOps. Dimanche, cet ancien de Taleo et PeopleSoft (tous deux rachetés par Oracle dans les années 2000), s'est prêté au jeu de la conférence inaugurale de la convention annuelle de l'éditeur, CA World, organisée à Las Vegas. Il y a détaillé les enjeux associés à ces quatre tendances, et a esquissé, avant que ne soient formulées des annonces plus concrètes, la façon dont CA Technologies allait se mettre en ordre de marche pour les relever, à son bénéfice comme à celui de ses clients.
« Le rôle de la DSI est de piloter le changement et non de se laisser piloter par le changement », a attaqué Mike Gregoire, selon qui la direction des systèmes d'information ne devrait plus se voir comme un simple pourvoyeur d'outils techniques, mais comme un véritable « courtier en technologies », rapportant au plus haut niveau de l'entreprise pour que les évolutions du marché ne soient pas subies mais assumées afin de générer de la valeur. En tant qu'acteur historique du mainframe ayant su opérer sa mue vers les environnements distribués puis vers le cloud et les services, CA Technologies se veut particulièrement bien outillé pour accompagner ces changements et permettre à ses clients d'en concrétiser les promesses.
Quatre tendances donc, au premier rang desquelles Mike Gregoire a choisi de placer celle qui finalement incarne peut-être le fil rouge de son discours, la logique DevOps, qui veut que le système d'information s'aligne sur les besoins des métiers. Il prend pour ce faire l'exemple du test logiciel, effectué à la main « dans 90% des cas », alors qu'il est possible aujourd'hui de mettre en place des modèles de test tirant parti de la virtualisation de services pour reproduire de façon automatisée toutes les contraintes des environnements de production réels.
Sur le terrain de la mobilité, l'éditeur illustre à deux reprises ses ambitions avec une interface iPad de sa solution PPM (Project and Portfolio Management) CA Clarity, avant d'évoquer l'arrive d'une nouvelle solution capable de répondre à l'intégralité des besoins des entreprises en matière de gestion des terminaux. « On ne parle plus de Bring Your Own Device mais de Bring Your Own App », a lancé Mike Gregoire en guise de teaser. Pour les détails, il faudra attendre la conférence dédiée, lundi, mais CA confirme à demi-mots son intention d'embrasser aussi bien les problématiques de MDM (Mobile Device Management) que de gestion des contenus et des applications.
Saas : en avant toute
La promesse est en revanche plus franche sur le terrain du software as a service, ce qui n'a finalement rien de surprenant quand on pense au parcours de Mike Gregoire. « Le Saas est un véritable modèle économique, qui nous permet de délivrer plus rapidement du code de meilleure qualité, une innovation continue ; de répondre à vos besoins de façon plus juste et de vous aider à obtenir de meilleurs résultats, que ce soit dans un cloud public, un cloud privé, ou derrière le pare-feu d'un client », a défendu le CEO dimanche, tout en confirmant que l'objectif de CA Technologies était de mettre à disposition sous forme de services ses principaux logiciels.
On pourra d'ailleurs observer ici que l'éditeur n'a d'ailleurs pas attendu Gregoire pour cela : trois d'entre eux ont en effet été portés dans le cloud sur le dernier trimestre : APM (gestion des performances applicatives), Nimsoft Service Desk (supervision des infrastructures) et CloudMinder (gestion de l'identité et des accès). Ceux-ci n'ont toutefois rien de cas isolés : CA annonce en effet vouloir élaborer une plateforme Saas globale, qu'il promet d'ailleurs de connecter à des services tiers. Là encore, la suite de CA World devrait permettre d'en apprendre un peu plus.
Dernier point, et non des moindres, évoqués par Mike Gregoire : l'essor du Big Data, qui relève presque du buzz word tant la formule est déclinée à toutes les sauces. Si CA ne dispense pas aujourd'hui de solution spécifiquement dédiée à la question, l'intéressé rappelle tout de même que les produits de l'éditeur qu'il dirige manipulent déjà, notamment parce qu'ils les sécurisent, des volumes de données colossaux, qu'il convient d'apprendre à mieux exploiter. La porte d'entrée est donc toute trouvée.
« Nous sommes dans les affaires depuis 37 ans, et je suis convaincu que nous n'avons pas toujours autant réussi à tirer la juste valeur de nos produits que nous aurions pu le faire », a conclu le CEO avant d'assurer que sans renier ses actifs historiques, CA allait, lui aussi, mieux se concentrer sur l'innovation.
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