Le marché des supercalculateurs continue de progresser en 2013. Le cabinet IDC révèle que le chiffre d'affaires du secteur s'est amélioré de 5,3% au premier trimestre, comparé à l'année précédente sur la même période. Les recettes de l'industrie atteignent désormais 2,5 milliards de dollars. Quant aux livraisons en volume, elles ont bondi de 16,4%, ce qui représente en tout 33 511 unités livrées.
Contrairement à la tendance observée en 2012, les machines haut de gamme n'ont pas tiré le marché. Les systèmes dont le coût dépasse les 500 000 dollars l'unité ont ainsi décliné de quelque 11%, soit 861 millions de dollars de chiffre d'affaires. Un chiffre à mettre en balance avec la hausse de 30% en 2012. « L'année dernière a connu un niveau exceptionnel sur ce segment en raison de l'installation de plusieurs supercalculateurs très chers », note IDC, qui prédit que ces systèmes devraient repartir à la hausse.
Au chapitre des systèmes compris entre 250 000 et 499 000 dollars, l'institut s'attendait à un rebond des livraisons. Il s'est vérifié, mais pas au niveau escompté. Alors que ce segment de marché reculait de 2% l'an passé, il s'affiche désormais en croissance de 21,3%. Dans la gamme en dessous, entre 100 000 et 249 000 dollars, la progression a été moins vigoureuse, avec une amélioration de 11% sur un an. Enfin, les calculateurs sous les 100 000 dollars ont vu leurs recettes près de 16% supérieures à l'année passée.
« Le chiffre d'affaires de l'industrie du calcul haute performance s'est accéléré durant la crise, ce qui est dû à l'importance accordée à ce genre de système tant dans la compétitivité économique que l'on peut en espérer que dans les progrès scientifiques attendus », analyse Earl Joseph, vice-président de la branche Technical Computing chez IDC. À son sens, « la reprise économique va désormais encourager les clients ayant ajourné leurs commandes sur les segments bas de gamme et milieu de gamme à les finaliser ».
HP et IBM se disputent la première place
Comme à la fin de l'année dernière, les deux leaders du calcul haute performance restent les américains HP et IBM dont les parts de marché sont dans un mouchoir de poche. Chacun d'eux s'accapare en effet 31,5% des livraisons entre janvier et mars 2013. Mais sur la période, la croissance a été plus vive pour IBM (12,7%) que pour HP (7%). Dans les deux cas, ces entreprises ont bénéficié de la forte demande sur le milieu de gamme. Troisième, le texan Dell se maintient à une solide place, avec 14,3% du secteur.
Si aucun constructeur chinois ne figure parmi le top mondial des ventes, encore trusté par les américains, rappelons la percée du supercalculateur chinois Tianhe-2 qui s'est arrogé la première place du classement Top 500, qui liste les systèmes de calcul les plus puissants du monde. Le plus impressionnant dans cette annonce est l'écart avec lequel le système chinois s'est emparé de la tête. Tianhe-2 revendique en effet 33,86 petaflops, contre 17,59 ptaflops pour Titan, relégué au deuxième rang.
Si ce genre de supercalculateur reste exceptionnel, leur coût important contribue néanmoins à tirer l'industrie mondiale vers le haut. À l'instar du Fujitsu K, installé à l'Institut de recherche scientifique RIKEN au Japon, et dont le prix a flirté avec les 500 millions de dollars. Jusqu'à 2017, IDC attend une hausse du secteur de 7%, ce qui devrait porter les recettes à cette date à plus de 15 milliards de dollars.