Mais Sprint, troisième opérateur américain, semble déterminé à ne pas lâcher l'affaire, en attaquant son rival devant un tribunal de l'État du Delaware. Il affirme que l'offre de rachat proposée par Dish Network s'avère être illégale. La société assure que Dish « a répétitivement tenté de tromper les actionnaires de Clearwire » et de les forcer à accepter son offre, en empêchant Sprint de mener à bien les transactions.
Comme le relève Reuters, Sprint considère que la proposition de Dish laisserait les actionnaires en mauvaise position. Les détenteurs de titres n'ayant pas consenti à son offre seraient « handicapés par des restrictions illégales en matière de gouvernance d'entreprise, de coûteuses provisions pour dettes et, potentiellement (...) d'importantes sommes d'argent devant être payées à Dish ». Il soupçonne par ailleurs Dish Network d'avoir de mauvaises intentions vis-à-vis de Clearwire, en ayant tout intérêt à ce que ce dernier fasse faillite. Cela lui permettrait de ne récupérer que les actifs les plus valorisés, notamment certains droits d'utilisation sur des bandes de fréquences.
Quoi qu'il arrive, Sprint jouera un rôle déterminant dans la conclusion du rachat de Clearwire par Dish Network. Car ce dernier doit désormais obtenir l'assentiment de 75% des actionnaires de la société, sachant que Sprint concentre à lui seul 50,8% des parts.
Sprint a fait de la prise de contrôle totale de Clearwire une priorité stratégique, qui risque pourtant bel et bien de lui échapper. Rappelons que la société devrait elle-même être rachetée par le japonais Softbank, une opération sur laquelle Dish Network s'était également positionné. Le géant nippon avait même dû revoir son offre à la hausse pour redevenir favori dans la transaction. Les actionnaires de Sprint devraient s'exprimer à propos de cette proposition de rachat le 25 juin prochain.