Softbank, décidé à s'emparer de Sprint, menace les banques

Thomas Pontiroli
Publié le 13 mai 2013 à 13h48
La bataille entre Softbank et Dish Networks autour du rachat de l'opérateur télécoms Sprint Nextel monte d'un cran. Le japonais, auteur de l'OPA initiale, menace les banques qui aideront la contre-offre de Dish.

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Depuis la mi-avril, les espoirs de Softbank de mettre la main sur l'opérateur américain Sprint Nextel se sont amoindris. À cette date, la cible de ce qui était initialement une offre publique d'achat amicale a reçu une contre-offre de son compatriote Dish Network. Le câblo-opérateur, décidé à ne pas laisser filer le troisième opérateur télécoms du pays au Japon, a mis sur la table 25 milliards de dollars, 5 milliards de plus que le nippon.

Face à cet affront, Softbank menace désormais les banques d'investissement qui participeraient à la contre-offre de Dish Network : si elles aident au financement, elles seront exclues du processus d'introduction en bourse d'Alibaba, le numéro un du e-commerce en Chine, dont l'actionnaire à 33% n'est autre que l'opérateur japonais. C'est ce qu'indiquent deux sources au fait du dossier auprès de Reuters.

Du côté d'Alibaba, une source proche de la société relativise le crédit de cette épée de Damoclès. Si Softbank est bien un important détenteur de capitaux, il n'a selon lui aucun pouvoir de décision. De toute façon, Alibaba n'a toujours pas fixé d'échéancier ni mandaté de banques pour son introduction sur les marchés. La liste des banques d'investissements que Softbank semble menacer à l'aveuglette n'est de fait pas connue.

Le patron de Softbank qualifie le dirigeant de Dish d'amateur

Néanmoins, à en croire les sources précitées, l'une d'entre elle aurait déjà fait machine arrière. Et se serait retirée du pool de financement constitué par Dish Network, lequel réclame 9 milliards de dollars pour mener son OPA à son terme. Il y a quelques jours, Masayoshi Son, patron de Softbank, a déclaré que « si l'on prend en compte les synergies possibles, l'offre de Softbank est supérieure de 21% par action à celle de Dish ».

Qualifiant au passage son concurrent de menteur, et l'accusant de gonfler son offre, Masayoshi Son s'est également permis d'assimiler Charlie Ergen, p-dg de Dish Network et vétéran des médias aux États-Unis, à un amateur. « Charlie n'a aucune expertise dans cette industrie », a-t-il déclaré. Ce dernier n'a pas réagi. Mais a précisé ne pas avoir encore accès aux comptes de Sprint, car les fonds ne sont toujours pas sécurisés.


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