Inversion de tendances. Entre août et septembre, les ventes de PC ont augmenté de 3% sur un an en France, alors que les tablettes ont reculé de 2%... D'après l'institut GfK, ce rapport de force, presque inattendu, se confirmera en 2015. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, que l'on ne retrouve pas au niveau mondial.
D'abord, les fabricants d'ordinateurs ont tout misé sur les modèles d'entrée de gamme, à moins de 300 euros, afin de pousser les foyers à renouveler leur équipement pour la rentrée. Tant pis pour les écrans tactiles et autres châssis convertibles, très prisés l'année dernière, mais qui n'avaient finalement pas fait leurs preuves. Les constructeurs ont préféré jouer la prudence en se focalisant sur les fondamentaux, et un prix contenu.
Cela ne veut pas dire que le haut de gamme est en reste. « L'offre premium se développe sur deux axes avec d'un côté les ultraportables - un segment qui se distingue par la finesse du châssis - et de l'autre les PC puissants, parfaitement appropriés pour la pratique du jeu vidéo », souligne Tristan Bruchet, directeur des marchés IT chez GfK. La croissance des ventes de PC de jeu n'a pas souffert du succès des consoles de salon.
Malgré ces bons indicateurs, il ne devrait pas se vendre en 2014 plus d'ordinateurs fixes et de bureau qu'en 2013. Pour autant, le déclin tous segments confondus pourrait significativement décélérer pour s'établir à 3,7 millions d'unités livrées, ce qui représenterait une baisse annuelle de 6%, contre une 13% l'année d'avant.
Avec près d'un Français sur deux possédant une tablette aujourd'hui, rapportait Deloitte en milieu d'année, ce marché est arrivé à maturité. Pire qu'au niveau mondial, l'impact sur les ventes est sans appel. L'institut souligne cependant que le volume écoulé en France, attendu autour de 7 millions cette année, constituera un nouveau record. La baisse du prix moyen par tablette, de 13% sur un an, à 210 euros, y aura contribué.
Les jeunes préfèrent largement le PC à l'hybride
Reste une catégorie de produits, la moins bien identifiée, la moins bien implantée mais peut-être, selon GfK, celle qui en a le plus sous le pied. Il s'agit des tablettes-PC, que l'on appelle aussi hybride, PC 2-en-1 ou tablettes avec clavier amovible. Les contours sont encore flous mais, grosso modo, l'étalon de ce segment correspond à la Microsoft Surface 2 et Pro 3. A date, les ventes ne sont pas encore aussi bonnes qu'attendu.L'institut GfK observe une « forte accélération ». Egalement constaté par Gartner dans le monde il y a deux jours, ce phénomène n'a rien d'une surprise car il s'agit d'un segment encore jeune. Lorsqu'on part de faibles volumes, il est plutôt facile de les doubler et donc, de se targuer d'un fort taux de croissance. En 2014, les ventes de tablettes-PC devraient avoir quadruplé sur un an, mais à seulement 350 000 unités ! Pour les analystes, l'enrichissement de l'offre en amont des fêtes devrait véritablement lancer ce type de produit.
Représentant une « alternative crédible face aux PC portables traditionnels », les tablettes-PC seraient privilégiées par un tiers des personnes interrogées, au dépend d'un ultraportable à prix et à caractéristiques équivalents. En réalité, ce comportement s'observe bien davantage chez les plus de 65 ans, qui sont 44% à préférer une tablette-PC, que chez les 15-24 ans, qui dans plus des trois quarts des cas, plébiscitent le PC.
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