Le budget des DSI repart mais ne soutient pas assez l'innovation

Thomas Pontiroli
Publié le 18 novembre 2014 à 18h18
Parti de très bas, le budget des directeurs informatiques confirme sa reprise en 2014, mais reste encore trop focalisé sur la gestion des affaires courantes, au mépris de la transformation numérique.

« Le temps des coupes budgétaires drastiques est révolu », écrit le cabinet Deloitte dans son enquête menée auprès de 900 directions des systèmes d'information au sein de 49 pays dans le monde. Seuls 23% des DSI interrogés rapportent une baisse de leur budget en 2014. Les autres constatent une stagnation, et même une reprise. C'est une confirmation de la tendance amorcée en 2013. Mais deux bémols ternissent cette reprise.


021C000007760299-photo-dsi-2014-deloitte.jpg


Tout d'abord, la hausse est plus le résultat des sous-investissements massifs observés ces dernières années et qui avaient atteint un plancher. Ensuite, le cabinet constate que les DSI restent accaparés par les opérations courantes, « au détriment des projets d'investissement ». Leur budget est « toujours majoritairement (55%) concentré sur la maintenance des briques essentielles du système d'information », souligne Deloitte.

Le budget ne soutient pas l'innovation

Alors que l'on parle toujours plus de transformation numérique des entreprises, les dépenses côté DSI ne progressent que de 3% sur un an, pour peser 45% des investissements. Les choses évolueront peut-être en 2015 dans la mesure où une majorité significative des responsables placent dans leurs priorités de « répondre aux nouveaux besoins métiers et de conduire la stratégie numérique ». Encore faut-il que le budget suivre.

Si 52% ses DSI n'ont aucun problème avec l'innovation et la considère même comme importante pour leur organisation - vu autrement, 48% pensent l'inverse -, ils déplorent en parallèle un budget restant insuffisant. Alors, si on leur demande vers où iraient leurs dépenses s'ils avaient les fonds, ils sont un sur trois à placer l'analytics (et le big data) en premier. Viennent, assez loin derrière, les applications mobiles et le cloud privé.

Il y a aussi un problème de maturité

A ce jour, tout de même 42% des DSI affirment avoir adopté l'analytics à des fins de stratégie d'entreprise, mais « de nombreux directeurs se tiennent encore à l'écart du sujet », déplore Deloitte. Manque de budget, certes, mais aussi manque de compétences et manque de soutien des dirigeants sont les principaux freins.

Les patrons des systèmes d'information pointent aussi du doigt le manque de maturité de leur entreprise ainsi que la mauvaise gestion des investissements. Un responsable informatique sur cinq estime en effet que son organisation n'est pas assez mature pour adopter un modèle de distribution plus agile. Et seuls 6% indiquent que leur entreprise gère de façon efficace les investissements consentis dans les technologies émergentes...

Il résulte de ce constat une évolution : les DSI adoptent de plus en plus un comportement d'entrepreneur (55%) prenant des risques, et rompant avec l'image du gestionnaire de budget. Cependant, ils continuent de privilégier leurs relations avec les dirigeants traditionnels, délaissant encore trop les nouveaux responsables (responsable des données ou du numérique), qui gagnent pourtant en importance dans l'entreprise.


A lire également :

Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

Aucun résumé disponible

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles