« Le temps des coupes budgétaires drastiques est révolu », écrit le cabinet Deloitte dans son enquête menée auprès de 900 directions des systèmes d'information au sein de 49 pays dans le monde. Seuls 23% des DSI interrogés rapportent une baisse de leur budget en 2014. Les autres constatent une stagnation, et même une reprise. C'est une confirmation de la tendance amorcée en 2013. Mais deux bémols ternissent cette reprise.
Tout d'abord, la hausse est plus le résultat des sous-investissements massifs observés ces dernières années et qui avaient atteint un plancher. Ensuite, le cabinet constate que les DSI restent accaparés par les opérations courantes, « au détriment des projets d'investissement ». Leur budget est « toujours majoritairement (55%) concentré sur la maintenance des briques essentielles du système d'information », souligne Deloitte.
Le budget ne soutient pas l'innovation
Alors que l'on parle toujours plus de transformation numérique des entreprises, les dépenses côté DSI ne progressent que de 3% sur un an, pour peser 45% des investissements. Les choses évolueront peut-être en 2015 dans la mesure où une majorité significative des responsables placent dans leurs priorités de « répondre aux nouveaux besoins métiers et de conduire la stratégie numérique ». Encore faut-il que le budget suivre.Si 52% ses DSI n'ont aucun problème avec l'innovation et la considère même comme importante pour leur organisation - vu autrement, 48% pensent l'inverse -, ils déplorent en parallèle un budget restant insuffisant. Alors, si on leur demande vers où iraient leurs dépenses s'ils avaient les fonds, ils sont un sur trois à placer l'analytics (et le big data) en premier. Viennent, assez loin derrière, les applications mobiles et le cloud privé.
Il y a aussi un problème de maturité
A ce jour, tout de même 42% des DSI affirment avoir adopté l'analytics à des fins de stratégie d'entreprise, mais « de nombreux directeurs se tiennent encore à l'écart du sujet », déplore Deloitte. Manque de budget, certes, mais aussi manque de compétences et manque de soutien des dirigeants sont les principaux freins.Les patrons des systèmes d'information pointent aussi du doigt le manque de maturité de leur entreprise ainsi que la mauvaise gestion des investissements. Un responsable informatique sur cinq estime en effet que son organisation n'est pas assez mature pour adopter un modèle de distribution plus agile. Et seuls 6% indiquent que leur entreprise gère de façon efficace les investissements consentis dans les technologies émergentes...
Il résulte de ce constat une évolution : les DSI adoptent de plus en plus un comportement d'entrepreneur (55%) prenant des risques, et rompant avec l'image du gestionnaire de budget. Cependant, ils continuent de privilégier leurs relations avec les dirigeants traditionnels, délaissant encore trop les nouveaux responsables (responsable des données ou du numérique), qui gagnent pourtant en importance dans l'entreprise.
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