Le marché de la sécurité se porte bien. En 2012, les recettes mondiales se sont améliorées de 8% comparé à l'année passée, ce qui représente un chiffre d'affaires cumulé entre les éditeurs de 19,2 milliards de dollars.
Le cabinet Gartner, qui rapporte ces chiffres, impute une partie de cette tendance aux nouvelles menaces apportées par des manières de travailler en entreprise toujours plus mobiles, liées au « bring your own device ».
Dans cet ensemble, Symantec demeure largement en tête du classement avec près d'un cinquième du marché. L'éditeur revendique pour 2012 un chiffre d'affaires de 3,7 milliards de dollars, en progrès de 2,6%. Il devance McAfee, auteur d'un bon spectaculaire de 37% en un an, avec 9% de parts de marché et 1,7 milliard de dollars de recettes. Gartner explique cette forte progression par une croissance organique, des acquisitions et l'impact indirect de la dépréciation d'actifs liée au rachat par Intel opéré en 2011.
À la troisième marche du podium, Trend Micro a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars, et capte 6% du secteur. Parce qu'il a passé une bonne partie de l'année à accélérer sa diversification avec des solutions de sécurité liées au cloud et à la virtualisation, l'éditeur japonais a reculé de 2,6%. Il devance néanmoins toujours IBM, quatrième avec 5% des ventes, et EMC, sixième avec 3,7% du secteur.
Pourquoi est-ce que ce marché progresse ? « La sécurité reste une priorité essentielle pour les PME », souligne Ruggero Contu, directeur de recherche chez Gartner, en précisant que la demande a également été soutenue côté grand public. Selon lui, « les exigences des petites et moyennes entreprises sont différentes de celles des grands comptes, car elles envisagent surtout la sécurité comme un service ».
Gartner estime que cette façon d'aborder la sécurité, vue comme « une alternative au déploiement de technologies de sécurité », est particulièrement prégnante dans le domaine de la messagerie et de la sécurité Web. « Cela conduit à une consolidation du marché et à une réduction des prix dans la mesure où des acteurs établis achètent des spécialistes pure-players du cloud », indique Ruggero Contu.
Le renforcement des équipes mobiles au sein des entreprises pose de nouvelles contraintes en matière de sécurité, illustre l'institut pour expliquer l'augmentation des dépenses de sécurité. La demande croissante pour l'accès à distance des applications oblige les entreprises à les protéger en dehors de leur pare-feu. L'adoption plus large de la virtualisation dans les PME contribue aussi à tirer ces résultats.
À lire également : BYOD : les entreprises au pied du mur