Le débat risque d'être long entre les autorités américaines et la Silicon Valley.
Les enjeux du chiffrement ont été au centre des conversations du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, la semaine passée.
Les hauts responsables américains veulent mettre à mal le chiffrement de bout en bout
Si le chiffrement de bout en bout était bel et bien interdit, les services de renseignements et autorités américaines auraient alors beaucoup moins de mal à accéder aux informations des suspects. C'est dans cette optique qu'un projet de loi serait en discussion, visant à interdire aux entreprises de la Silicon Valley l'utilisation de méthodes de chiffrement impossibles à déverrouiller par les autorités américaines.L'objectif ici, serait de permettre aux autorités de mener plus aisément leurs enquêtes en matière de terrorisme, de trafic de drogue et de pornographie enfantine.
Les entreprises, notamment les GAFAM, intègrent depuis plusieurs années ce système de chiffrement de bout en bout pour répondre aux préoccupations des utilisateurs en matière de protection des données.
Depuis sa création, ou presque, l'utilisation de ce système de chiffrement entraîne de longs débats sans fin : s'il permet de protéger les données des utilisateurs, cela nuirait au travail des autorités. En 2015, le DOJ, le département de la Justice des États-Unis, avait ainsi poursuivi Apple en justice afin d'accéder aux données du téléphone portable d'un des tireurs de l'attaque terroriste de San Bernardino, en Californie. L'entreprise de Tim Cook avait alors totalement refusé de déverrouiller l'iPhone en question pour aider les autorités américaines.
Bonus pour les autorités, malus pour la protection des données et des personnes
Des personnes seraient défavorisées si cette loi venait à voir le jour : certaines comptent en effet sur ces technologies permettant le brouillage de leurs communications pour se cacher des harceleurs ou d'ex-compagnons parfois intrusifs et violents.Ce déchiffrement des données favoriserait, en outre, l'activité des pirates informatiques et espions, qui auraient alors plus de facilité à accéder aux données personnelles des américains.
En somme, si ce projet de loi devait voir le jour, ce long débat serait, d'une part, à nouveau relancé, et la mise en place d'une véritable législation serait, d'autre part, indispensable, car il y a peu de chance pour que les entreprises de la Silicon Valley acceptent de revoir leurs méthodes de chiffrement de bout à bout, juste sur demande des autorités américaines.
Source : Politico