Le sénateur du Val-de-Marne, Laurent Lafon, veut s'inspirer du NutriScore, mais cette fois à destination des services numériques.
Face à l'importance croissante du numérique, qui devrait représenter entre 4,7 et 6% de la consommation énergétique mondiale d'ici 2025, selon les projections Shift Project, les sénateurs UDI Laurent Lafon et Anne-Catherine Loisier ont déposé une proposition de loi sur le bureau du Sénat. Il y propose la création d'un CyberScore qui devra être affiché sur les plateformes numériques, à l'instar du NutriScore désormais connu de tous. Les sages du Palais du Luxembourg l'ont examinée ce jeudi 22 octobre 2020.
Répondre aux inquiétudes de la société en matière de cybersécurité
Pour Laurent Lafon, qui est également président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication au Sénat : « Les Français ont besoin d’une information claire et lisible sur le niveau de protection de leurs données personnelles en ligne ».
La protection des données personnelles et le piratage font partie des préoccupations majeures des consommateurs sur le plan cyber. Et pour le sénateur, « ces inquiétudes attendent une réponse ». Le membre du groupe Union Centriste veut que cette réponse prenne la forme d'une « information transparente sur le niveau de sécurité offert par les plateformes que consultent les Français quotidiennement ».
Par sa proposition de loi, Laurent Lafon veut que soit mis en place un CyberScore pour l'ensemble des plateformes, « des réseaux sociaux aux services du Cloud computing en passant par les marketplaces ». Le CyberScore serait ainsi visible par chaque utilisateur à chacune de ses connexions à la plateforme ou au service. On ignore pour l'heure quels critères seraient retenus pour dessiner les contours de l'outil, mais il est certain que l'ANSSI sera sollicitée en ce sens.
Pas un simple diagnostic de cybersécurité
Le CyberScore, si les parlementaires décident d'adopter la proposition de loi, « permettra aux Français de privilégier des plateformes qui correspondent à leur exigence en termes de cybersécurité », a expliqué le sénateur.
Dans le détail, la loi entend communiquer de manière transparente sur le niveau de sécurité des plateformes. Plutôt que d'attendre une réglementation qui tarde à être imposée aux entreprises du numérique, Laurent Lafon considère, en substance, qu'en disposant des bonnes informations sur les services qu'ils utilisent, les consommateurs agiront directement et en conscience, comme ils le font avec les aliments et NutriScore.
« Je suis très attaché à ce que ce CyberScore ne se limite pas à un diagnostic de cybersécurité, abscons et incompréhensible. […] Il est indispensable que ce diagnostic débouche sur un système d'information présenté aux Français lors de chaque connexion au service. Il ne doit pas être relégué dans les abîmes des conditions générales d'utilisation », milite le sénateur.