© Sora Shimazaki/Pexels
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Faisant l'objet d'une plainte déposée par l'UFC-Que Choisir auprès du tribunal judiciaire de Paris, l'entreprise Back Market, spécialisée dans la vente de produits tech reconditionnés, répond aux accusations de l'association.

Rappelons que le motif de la plainte concerne de potentielles pratiques commerciales trompeuses à l'égard des acheteuses et acheteurs sur la plateforme e-commerce.

Back Market se défend en s'appuyant notamment sur la législation en vigueur

Back Market ne souhaite pas attendre plus longtemps pour se défendre et répondre, de manière détaillée, aux griefs de l'UFC-Que Choisir. Le premier point concerne les tarifs affichés par Back Market, et leur comparaison avec les prix de mêmes produits vendus neufs. L'UFC y voit une pratique trompeuse, car ces tarifs seraient « trop beaux pour être vrais ». Back Market se défend en invoquant une simple comparaison avec le prix du neuf, et non une promotion, ce qu'elle précise d'ailleurs dans la fiche produit.

La firme prend l'exemple d'un iPhone 11 64 Go proposé en état correct dès 342 euros, alors que le même produit neuf est disponible à 589 euros (sur le site d'Apple, ndlr). Comme le justifie la firme, elle peut effectivement invoquer un droit de comparaison comme le dispose l'article L112-1-1 du code de la consommation, mais elle pourrait aussi faire un pas de plus en indiquant l'origine de ce prix comparé (ici, le site officiel d'Apple en l'occurrence), comme le faisait par exemple le groupe Leclerc dans certaines campagnes publicitaires.

Un autre point de discorde s'appuie sur l'imputation de frais de service à l'achat. Contrairement à l'UFC, Back Market estime que le consommateur est au courant de ces frais qui sont affichés dès la consultation du panier, et à toutes les étapes du processus de vente. La firme s'appuie également sur l'article L111-1 du code de la consommation disposant que l'acheteur doit être informé de la totalité du prix payé avant conclusion du contrat de vente, ce qui est exact ici. Back Market invoque également qu'afficher les frais de service sur la fiche produit serait impossible, car ils varient selon l'achat, et en cas d'achat groupé, l'acheteur ne les paye qu'une fois.

Les cookies ciblés constatés par les juristes de l'UFC restent encore à élucider

Concernant l'accusation par l'association UFC-Que Choisir de publicités ciblées malgré le refus des cookies de Back Market par certains internautes, l'entreprise affirme respecter les choix des visiteurs de son site, avec une page dédiée à la gestion de chaque cookie (analytique, publicitaire, etc.). Si la page permet bel et bien un choix personnalisé, l'argument de réponse de Back Market supposant que les « publicités affichées relevées par les juristes de l’UFC sont donc probablement des publicités non ciblées, qui ne sont pas liées aux cookies publicitaires sur le site de Back Market » mérite un approfondissement certain.

Enfin, le dernier point de désaccord repose sur la garantie commerciale de douze mois incluse par Back Market lors d'un achat. Accusée par l'UFC de présenter cette garantie comme un « avantage considérable », la firme répond qu'il s'agit bien d'une mesure additionnelle ne se substituant pas à la garantie légale de conformité d'une part. D'autre part, les détails de cette garantie sont explicitement présentés dans un encart dédié, où les avantages supplémentaires permis par la garantie commerciale sont aisément distinguables. Le verdict du tribunal judiciaire est donc plus qu'attendu par toutes les parties.

Source : communiqué de presse de Back Market