Le Japon durcit sa législation sur les contenus en ligne, publier des insultes pouvant désormais envoyer tout droit en prison ceux qui les lancent.
Les autorités japonaises ont décidé de renforcer sérieusement la réglementation en matière d'insultes en ligne dans le pays. Il faut dire que le pays du Soleil levant reste secoué après le suicide en 2020 de la lutteuse professionnelle et star de télé-réalité Hana Kimura, alors qu'elle n'était âgée que de 22 ans, suite à un déluge de haine sur les réseaux sociaux. Deux hommes à l'origine d'insultes furent condamnés à une simple amende de 65 euros chacun.
Des peines revues à la hausse pour les insultes en ligne au Japon
Depuis ce jeudi 7 juillet au Japon, publier des insultes en ligne est devenu passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an, le tout grâce à une nouvelle loi adoptée, dont l'entrée en vigueur fait franchir un vrai cap de sévérité au pays.
Outre la prison, le Code pénal local révisé prévoit désormais que les citoyens japonais coupables d'insultes en ligne encourent le risque d'une amende pouvant atteindre 300 000 yens, soit près de 2 200 euros. Jusqu'à aujourd'hui, la peine globale ne pouvait pas dépasser les 10 000 yens (un peu plus de 70 dollars) et 30 jours de prison. Enfin, le législateur a fait passer d'un an à trois ans le délai de prescription pour les injures lancées sur la Toile.
Autant dire donc que les peines ont été plus que revues à la hausse. Les autorités japonaises ont pris cette décision dans le but de lutter une bonne fois pour toutes contre le cyber-harcèlement et la violence cyber, qui peuvent être dévastateurs.
La loi sera réexaminée dans trois ans, pour juger de son impact potentiel sur la liberté d'expression
Il existe tout de même une inconnue autour de cette nouvelle loi sur les injures, qui concerne la définition de l'insulte. Le texte précise qu'une insulte consiste à porter atteinte à une personne, sans évoquer un fait spécifique à son sujet, ce qui est donc différent de la diffamation.
Traiter tout simplement un dirigeant japonais d'imbécile pourrait alors être considéré comme une insulte.
Il est prévu que la nouvelle loi soit réexaminée dans trois ans, pour une sorte de point d'étape qui aidera à déterminer si le texte a un impact sur la liberté d'expression dans le pays – un élément brandi par les opposants à la loi au moment des discussions.
Source : The Verge