Le texte a été étudié par le Conseil national du numérique, lequel livre son analyse sur la question du blocage administratif de sites par les FAI (.pdf). L'organisme critique la proposition sur plusieurs points et égrène les désavantages de ce type de dispositif :
- Il est facilement contournable par les recruteurs comme par les internautes puisqu'il ne permet pas de supprimer le contenu à la source.
- Les réseaux terroristes peuvent être amenés à complexifier leurs techniques de clandestinité, en multipliant les couches de cryptage (VPN, P2P, Tor...) et en s'orientant vers des espaces moins visibles du réseau.
- Il risque d'être contre productif en termes d'image et de pédagogie.
- Il peut conduire à des effets de sur-blocage ou de sous-blocage puisqu'un même serveur peut héberger plusieurs sites et contenus légaux.
A ces arguments, le CNNum ajoute que le dispositif proposé est inadapté au regard de l'objectif recherché. « Le nombre de sites de recrutement (de terroristes ndlr) se limite à une fourchette comprise entre une dizaine et une centaine », rappelle le document.
Malgré ces critiques, le projet de loi doit être discuté dans les prochains jours devant la commission des lois de l'Assemblée nationale. Cette étape sera importante pour affiner le texte avant le début des débats parlementaires.