Alors qu'il interprétait un morceau de Jean-Sébastien Bach, un musicien répondant au nom de James Rhodes s'est vu censurer sa vidéo Facebook par Sony Music Entertainment, soi-disant propriétaire d'un passage de 47 secondes. Un incident remettant la loi sur le copyright au cœur du débat, une première fois rejeté en juillet dernier.
Le musicien James Rhodes ne s'attendait peut-être pas à un tel écho médiatique suite à la publication d'un tweet cinglant à l'encontre de Sony Music Entertainment. L'homme d'origine espagnole, visiblement sensible à la musique de Jean-Sébastien Bach, décédé il y a 268 ans, s'est amusé à reproduire l'un des morceaux du compositeur allemand. Une prestation qu'il a tenu à publier sur son compte Facebook, comme beaucoup d'autres l'auraient fait.
Les articles 11 et 13 toujours autant controversés
Mais le musicien s'est vu censurer une partie de son travail, la faute à un passage de 47 secondes soi-disant détenu... par Sony Music Entertainment. L'intéressé n'a pas mis longtemps à exprimer son mécontentement sur Twitter, récoltant ainsi nombre de messages de soutien. Mais surtout, cette censure s'inscrit dans un contexte tendu à l'heure où la loi sur le copyright est au cœur des débats du Parlement Européen.Hey @SonyMusicEnt - apparently you 'own' 47 seconds of my performance of Bach. He died 300 years ago. And I made this recording in my living room. Stop being assholes. You own NOTHING! pic.twitter.com/t9IYWf3l70
— James Rhodes (@JRhodesPianist) 4 septembre 2018
Après un premier rejet en juillet, les plus que controversés articles 11 et 13 de la directive vont en effet faire l'objet d'un nouveau vote (après des propositions d'amendement) lors de la session plénière du 12 septembre. Si le premier instaure un « droit voisin » pour les éditeurs de presse, le second, comme l'explique le site spécialisé Developpez, « va rendre obligatoire l'utilisation de technologies de filtrage basées sur les algorithmes afin d'identifier si les contenus téléchargés (textes, images ou vidéos) sont protégés par le droit d'auteur », pour reprendre leurs propos.
Une loi allant à contre-courant de la philosophie de Youtube et Facebook
Autrement dit, une oeuvre sera automatiquement filtrée avant sa publication. Et en cas de copie repérée par les algorithmes, sa mise en ligne pourrait tout bonnement capoter.Jouer et diffuser un simple morceau de Bach, comme a tenté de le faire James Rhodes, serait par exemple impossible au regard du passage appartenant à Sony. Un comble pour des plateformes comme Youtube et Facebook, où la liberté d'expression est supposée faire partie de leur philosophie.