La Maison Blanche refuse de signer « l’appel de Christchurch »

Cyril Garrech-Casanova
Publié le 17 mai 2019 à 07h13
Donald Trump

Alors que vingt-six pays et géants de la tech ont signé "l'appel de Christchurch" pour lutter contre les contenus en ligne extrémistes, les Etats-Unis refusent de se rallier à l'initiative.

Deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l'attentat islamophobe en Nouvelle-Zélande, Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ont enjoint les gouvernements et les entreprises d'internet à se rallier autour de « l'appel de Christchurch ». Un appel cristallisé dans un texte de trois pages présenté ce mercredi 15 mai et qui vise à promouvoir un éventail d'engagements à prendre pour lutter contre les contenus terroristes. Si plus d'une vingtaine de gouvernements et d'entreprises comme Facebook et Google ont adopté ce texte, les Etats-Unis ont décidé de se mettre en retrait.

Les géants du Web s'engagent dans des politiques de contenus plus sévères

Bien que cet appel n'ait pas de valeur contractuelle, les plateformes les plus influentes d'Internet comme Facebook, Google, Youtube ou encore Twitter ont annoncé s'engager dans une politique de prévention de téléchargement et de diffusion de contenus extrémistes sans précédent. Notamment en s'engageant dans leur « retrait immédiat et permanent ». Si ces mesures passent par la consolidation d'équipes de modérateurs et le développement d'algorithmes visant à réduire la viralité de contenus indésirables, Facebook, au premier rang des concernés, vient de mettre en place une politique de tolérance zéro pour limiter l'usage du Facebook Live. Le principe est simple : si un utilisateur est suspecté de partager des contenus terroristes « sans contexte », le service de Live lui sera bloqué au moins 30 jours.

Les Etats-Unis défendent « la liberté d'expression »

Si l'appel a été signé par plus de vingt-six pays et entreprises, dont la France, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou même le Japon, les Etats-Unis n'ont pas décidé de se rallier à cette mesure, plus symbolique qu'autre chose. Et pour cause, la Maison Blanche s'est montrée « inquiète du risque potentiel pour la liberté d'expression » qu'implique cet appel. « Nous continuons d'être proactifs dans nos efforts pour contrecarrer les contenus terroristes en ligne tout en respectant la liberté d'expression et de la presse » a déclaré la Maison Blanche en insistant sur l'importance « des discours alternatifs » comme principale arme pour lutter contre ces contenus haineux.
Cyril Garrech-Casanova
Par Cyril Garrech-Casanova

Rédacteur couteau-suisse depuis des années, j'aime avant tout écrire sur des sujets qui me passionnent et qui changent profondément le monde : sciences et nouvelles technologies, énergie, business, innovations et autres gadgets en tous genres, rien ne m'arrête ! Avec tout de même un petit penchant pour les sujets business et environnement. Je suis aussi un éternel fan de sushis, de raclette et de Final Fantasy.

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Commentaires (10)
pinkfloyd

“Les Etats-Unis défendent « la liberté d’expression »”

Heu, on parle du pays qui a chié sur la neutralité du net là non ? Ah on me dit dans l’oreillette que je devrais regarder ailleurs…

papem

La liberté d’expression ,n’est pas négociable. Mais ce qui interpelle c’est le nombre de vues générées par ce genre de saloperie.Ceux qui se vautrent dans les réseaux sociaux devraient se poser la question. En France, on passe son temps à rafistoler des lois qui sont devenues des outils politiques d’orientation de la pensée. c’est la fameuse “cage aux phobes”…

wannted

je suis pas très chaud, à cause des dérives.

Bientôt les lives de Gilets Jaunes, même si je n’approuve pas, seront interdit

sexeplat

En faite les États-Unis c’est leurs gagné pains ,ça les intéresse pas de signer , ils faut bien faire des guerre et piller la richesse des autres pays , ils veulent que la haine continu pour faire monter l’extrémisme dans le monde , le but de Trump c’est de vendre des armes etc…

dredd

Le jour où “les Gilets Jaunes” seront une organisation placée sur la liste des organisations terroristes alors oui, il y a ce risque. Sauf que ça n’arrivera évidement jamais (non, jamais, cherchez pas, non non, non j’ai dit, la France n’est pas une dicatature en marche. Stoooop. Non. Chuuut. Voilà).

Bref, remarque à côté de la plaque. Le jour où les gilets jaunes, avec les memes paramètres actuels hein, sont placé sur une liste d’organisations terroristes, c’est qu’on aura changé de paradigme et qu’on sera passé de l’autre côté de la frontière entre démocratie et totalitarisme. Et dans ce cas, tous les appels et toutes les conventions du mondes qui auraient pu être signées seraient caducques de fait (un totalitarisme ne se soumet qu’à lui même).

Ce genre d’engagement ne se considère qu’en prenant en compte l’état de démocratie de la partie qui le signe.

carinae

quoi que il y a des fois ou on peut se poser la question quand même …
parce que foutre le feu a des véhicules, des commerces, vandaliser des monuments n’est pas malin et démontre une certaine idéologie …
A part ça … réaction étonnante (humour inside) de la part d’un pays qui s’est assis sur la neutralité du web …

ChristianBoxe

c’est une évidence, puisque c’est un pays extrémiste

KlingonBrain

Je ne suis pas d’accord.
Non, la liberté d’expression n’est pas négociable. Les livres d’histoires montrent qu’a partir du moment ou elle n’est pas entière, inconditionnelle et sanctuarisée, on aboutit inéluctablement à de graves dérives.
Et ce qui se passe en France le démontre.
Avec l’affaire des Gillet Jaunes, on commence à voir des gens condamnés pour de simples paroles. Il y a 10 ans, ça aurait été complètement impensable.
Le glissement est bien la. Et c’est très inquiétant.
Le problème de fixer des limites à la liberté d’expression, c’est que ce sont inéluctablement les états qui les fixent. Simple question de temps avant qu’ils ne confondent “abuser de la liberté d’expression” avec “interdire ce qui dérange le pouvoir en place”.
D’ailleurs vous remarquez que les commentaires haineux de ceux qui appelaient la police à tirer dans la foule n’ont jamais été poursuivis ni même censurés.
Réalisez que les idées et les mots ne tuent pas. Les pays qui ont sanctuarisé la liberté d’expression totale dans leur constitution ne se portent pas plus mal que nous.
Mon opinion et que se taper les commentaires puants de quelques abrutis sera toujours préférable à se retrouver devant un tribunal pour des idées. Et au moins, vous pourrez leur expliquer pourquoi ils se trompent.

Walter_White1

Pays où tu n’as probablement jamais mis les pieds. J’y suis allé 4 fois, aux 4 coins, je n’ai jamais eu peur une seule fois pour ma vie, ce qui n’est pas le cas en France.

KlingonBrain

Donc si je suis votre raisonnement, si on autorisait la liberté d’expression totale, ce serait le chaos, l’apocalypse, la fin du monde et il y aurait du terrorisme partout.

Réalisez juste que ce n’est pas du tout ce qui se passe dans les pays qui ont moins de censure qu’en France.

La liberté d’expression doit avoir une limite, si l’on veut vivre de façon civilisé. Ne vous en déplaise.

Sans la censure, le chaos. Le grand classique du discours qu’on entends dans toutes les bonnes dictatures.

Et si vous regardez les débats sur la question, vous verrez que beaucoup d’individus voudraient juste censurer tout ce qui ne correspond pas à leurs propres idées.

Ohohoh. Votre plus grande erreur dans votre démarche intellectuelle. Vous n’avez pas idée à quel point vous avez tort la dessus. Et de très, très très loin.

Sauf qu’il y a une erreur fondamentale à penser qu’une idée serait la même chose qu’un acte.

Dans une démocratie, on condamne des actes, on ne fait pas de procès d’intentions.

Par conséquent j’ai le droit de faire l’apologie du terrorisme ? De la Xénophobie ? D’insulter mon voisin ? D’appeler à la haine ? D’appeler au blocage du pays ? Puisque celle-ci n’est pas négociable. Voir même de convertir les autres à mes idéologies chaotique ? Allons-y gaiement, ne nous privons pas.

Vous savez, dans la vie, le plus dangereux n’est pas ce que l’on entends, ce que l’on voit et ce que l’on débat, mais ce qui progresse silencieusement dans l’ombre et que l’on ne voit… que quand il est trop tard.

Réalisez que le racisme, l’islamisme radical et toutes les idées haineuses ne se sont jamais aussi bien portées en France. Et paradoxalement, la censure, en empêchant tout débat sur ces questions interdit par conséquent aussi de les combattre.

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