Le droit à l'oubli est-il une menace à la liberté d'expression ?

Louise Millon
Publié le 15 septembre 2018 à 17h33
Droit à l'oubli

Devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), Google a exposé son avis sur le droit à l'oubli en dénonçant un risque pour la liberté d'expression.

L'origine du litige qui a mené l'entreprise devant la Cour de justice de l'Union européenne remonte au mois de mai 2014. À l'époque, la CNIL somme le moteur de recherche de désindexer certains contenus, arguant du fait que ceux-ci contiennent les données personnelles des internautes. De fait, la Commission souhaite que les résultats de recherche évoquant le nom ou d'autres informations similaires d'un utilisateur puissent être supprimés si ce dernier en fait la demande.

Pour la CNIL, la mise en pratique de cette recommandation doit s'appliquer au monde entier, et non à un simple pays ou à l'Union européenne. Lorsque l'entité a infligé une amende de 100 000 dollars à Google pour cette raison, l'entreprise a rapidement fait appel avant de solliciter la Cour de justice de l'Union européenne.

De fait, l'audience portant sur la question du droit à l'oubli s'est tenue le 11 septembre.

europe

Le droit à l'oubli, un argument dont pourraient se servir des pays enclins à la censure ?

Dans les faits, cela signifie qu'un internaute américain pourrait être en incapacité d'accéder à l'article d'un média si celui-ci évoque une personne qui a demandé le retrait de cette information des résultats de recherche. Pour Google, il s'agit là d'une entrave à la liberté d'expression, car « aucun pays ne devrait avoir le pouvoir de contrôler les contenus auxquels quelqu'un peut accéder dans un autre pays ».

De façon similaire, l'entreprise américaine a indiqué que d'autres pays enclins à la censure sur le web risquaient de prendre exemple sur cette situation afin de renforcer le contrôle du gouvernement sur Internet.

Si l'audience s'est tenue le 11 septembre, la CJUE ne rendra pas son verdict avant plusieurs mois, période durant laquelle elle étudiera les questions éthiques soulevées par Google. Il est également difficile de concevoir qu'une décision initiée par la CNIL puisse s'appliquer partout dans le monde et non seulement dans le territoire soumis à sa juridiction.

Alors ? Droit à l'oubli européen ou globalisé à Internet ? Qu'en pensez-vous ?

Louise Millon
Par Louise Millon

Rédactrice web. Intéressée par les réseaux sociaux et la question des données personnelles. J'aime écrire et surfer.

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Commentaires (10)
Rambo_z_a_Clown

Le droit à être jeté aux oubliettes ne devrait pas pouvoir s’appliquer à son insu sauf par la personne elle-même ou des proches confirmés (genre des parents qui trouvent que leurs gosses se sont trop affichés et que les traces qu’ils ont laissées nuisent à leur image).

orionb1

vrai danger … si la législation française peut s’appliquer au monde, pourquoi la législation d’une dictature ou presque dictature ne le pourrait pas ?

nirgal76

Faudrait pas que les gens oublient le devoir de réfléchir à leurs actes. On fait les cons, on se film, on se prends en photo, on montre ça a la planète et hop, on chiale après pour que ce soit enlevé.

ddrmysti

Faudrait pas non plus oublier que les gens ont le devoir de réfléchir au fait qu’ils ne sont pas seuls sur terre, et qu’il peut arriver que des gens postent des choses sans le consentement de la personne impliqué. Il y a aussi la diffamation, les personnes accusées à tort que l’opinion publique déclare coupable, et tout un tas d’autres situation où la personne n’a pas le contrôle de son image et n’est pas responsable de tout ce qui a pu être posté sur elle.

burnit

On parle de menace sur la liberté d’expression, du prétexte du droit à l’oubli pour empêcher une liberté d'expression,c’est-à-dire qu’on ne pourra pas dire une vérité concernant un mensonge. C’est plus que la dictature, ça ressemble aux entités islamique où celui qui va contre une telle vérité(mensonge) est mise à mort.

Bientôt il sera interdit de dénoncer les mensonges, mais approuvé qu'on insulte la bible.
Rambo_z_a_Clown

Les enfants n’ont pas cette capacité de recul surtout quand ils sont bombardés d’infos et de données leur donnant l’impression ou la certitude qu’il faut s’afficher sur divers réseaux sociaux pour exister. Et ne me sortez pas une phrase magique du style " l’éducation règle tous les problèmes ".

Winpoks

L’éducation règle tous les problèmes !

Sérieusement, la réponse de ddrmysti a également du sens ici.
Momozemion

Le droit à l’oubli en Chine ou pourquoi Google refuse de modifier ses algorithmes pour vendre dans ce pays…

Rambo_z_a_Clown

En Chine c’est une obligation de se faire oublier si on veut éviter d’avoir des problèmes. Sauf que là-bas si tu commets une boulette sur le net, les autorités elles ne t’oublient pas de sitôt.

nirgal76

Oh non je ne le dirais pas, le mien est encore petit pour les réseaux sociaux, mais je sais déjà combien ce genre de phrase est vaine une fois dans le concret de l’éducation. Les principes, on les a avant d’avoir les enfants, mais après les avoir eu, on fait comme on peut :wink:

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