« Le problème est qu'ils manipulent les données massivement et de plusieurs manières tout d'abord en croisant les données c'est-à-dire celles collectées et comparées aux autres profils d'utilisateurs ou du réseau d'amis pour fournir de la publicité ciblée. Il s'agit là d'une manipulation qui échappe à l'utilisateur et qui s'avère problématique », insiste l'organisme.
L'UFC a donc fait le choix de passer à la vitesse supérieure et précise avoir adressé des lettres de mise en demeure de 100 pages afin que Facebook, Google et Twitter saisissent « l'ampleur de la violation du droit français ». Les courriers sont ainsi partis en direction des sièges américains de Google et Twitter, en Irlande pour Facebook. Le but de la mesure est alors de « faire partir un ultimatum à Facebook, Twitter et Google+ afin qu'ils modifient les clauses que nous jugeons abusives ou illicites au regard du droit français. Ils disposent de 21 jours pour répondre mais nous envisagerons d'aller plus loin et d'agir en justice s'il le faut », précise Alain Bazot.
Précisément, l'association rappelle que le droit de collecter des données personnelles, en particulier depuis les terminaux mobiles (smartphones, tablettes, portables) est encadré par la loi Informatique et libertés et s'inquiète de l'existence de « clauses floues qui nous ne permettent pas de nous assurer que les informations collectées, si elles ont effectivement lieu, sont illégales. Nous ne présumons pas que les réseaux sociaux collectent désormais mais ils peuvent le faire, ce qui est problématique ».
L'organisme entend donc aller plus loin que les travaux de la Cnil et éventuellement agir devant les tribunaux afin que les réseaux sociaux soient plus transparents sur leurs méthodes de collecte mais également sur la destination de ces mêmes données. L'UFC en appelle également aux utilisateurs via le lancement d'une campagne de sensibilisation proposant aux internautes d'apposer une bannière sur leurs propres comptes ou blogs personnels.
Mise à jour
Facebook France a réagi au propos de l'association de consommateurs. Dans un communiqué, la filiale précise que l'action de l'UFC-Que Choisir est « sans fondement ».
Le réseau social précise : « le respect de la vie privée et la transparence sont des priorités pour Facebook. Nous offrons à nos utilisateurs des outils de contrôle uniques et efficaces. Facebook est en conformité avec toutes les lois européennes applicables en la matière. Nous serions heureux d'expliquer notre politique de respect des données personnelles à UFC-Que Choisir, pour qu'ils puissent mieux comprendre que l'action qu'ils se proposent d'engager est sans fondement ».
Version initiale de l'article publié le 27/06/2013 à 11h32