Un nouveau pavé dans la mare pour la NSA. D'après les dernières révélations du Wall Street Journal, l'agence d'espionnage américain a la capacité de surveiller 75% du trafic Internet aux USA. Cette information a été confirmée par d'anciens fonctionnaires. Dans un communiqué publié le 12 août, la NSA avait affirmé que sa surveillance se limitait à 0,0004% de l'Internet mondial.
Cette annonce vient encore un peu plus contredire les justifications jusque-là martelées par les officiels, selon lesquels l'action de la NSA portait avant tout sur la recherche d'éventuelles menaces étrangères pour les États-Unis.
Et de préciser que dans certains cas, les agents sont en mesure de conserver le contenu des e-mails échangés y compris entre résidents américains. Quand bien même la priorité de la NSA porterait sur des appels passés ou reçus depuis l'étranger, les sources indiquent qu'elle serait en réalité tout à fait en mesure de filtrer notamment les appels passés en VoIP entre américains.
Un réseau bâti avec AT&T
Le Wall Street Journal révèle par ailleurs que les différents programmes d'espionnage, baptisés notamment Lithium, Blarney, Fairview, Oakstar, et Stormbrew, ont été conçus dans le cadre d'un partenariat avec l'opérateur AT&T. Douze points stratégiques de filtrage des appels auraient été mis en place dans le pays, au-delà de la surveillance des zones où les câbles sous-marins étrangers traversant le territoire.
Ces révélations viennent confirmer le fait qu'à partir du moment où la NSA dispose d'un accord de la Foreign Intelligence Surveillance Court, une juridiction spécialement créée pour le travail de surveillance des autorités américaines, elle se trouve en mesure de collecter à peu près n'importe quelle donnée. Ce qui apparaissait notamment clairement au moment des révélations sur le programme XKeyscore. Interrogé par Reuters, un officiel de l'agence s'est contenté d'affirmer que cette dernière se concentrait « sur la lutte contre les ennemis étrangers voulant porter atteinte aux États-Unis ».
La semaine dernière, le Washington Post faisait état de plusieurs milliers de violations de la loi par la NSA. Celles-ci auraient conduit à la surveillance de citoyens américains, sans accord préalable de la FISC. Des incidents dont les agents avaient été chargés d'en atténuer, voire d'en masquer la portée auprès des organes supervisant l'action de la NSA.