Alors que les États-Unis planchent sur un RGPD maison, Google, Amazon et Twitter ont plaidé hier en faveur d'une politique de protection des données... pour peu que celle-ci ne soit pas trop contraignante.
Auditionnés par le Sénat américain, les gros bonnets de Google, Twitter et Amazon ont accordé leur violon sur la mélodie de la protection des données personnelles. Mieux, ils sont même favorables à l'instauration d'une réglementation nationale.
Un discours qui étonne de la part d'entreprises dont tout ou partie du modèle économique réside dans la revente de données.
Les GAFAM n'ont plus le choix
Ce coup de théâtre n'a rien d'innocent. Depuis l'éclatement du scandale Cambridge Analytica et l'adoption, en Europe, du RGPD, les États américains ont commencé à plancher sur un texte garantissant la sécurité des données personnelles des internautes.La Californie a par ailleurs voté le texte le plus protecteur du pays en matière de confidentialité. Les géants du Web ont ainsi tout intérêt à faire en sorte qu'une réglementation nationale soit adoptée. Sans quoi, les politiques de confidentialité de chacun se devraient d'être adaptées méticuleusement selon chaque État américain.
Un casse-tête technique, doublé d'une entrave économique.
« Nous reconnaissons avoir commis des erreurs »
Contrit, Google a par ailleurs reconnu hier devant le Sénat américain « avoir commis des erreurs par le passé » en matière de confidentialité des données. Des erreurs desquels le géant affirme avoir appris, et qui ont servi à « améliorer notre solide programme de protection des données ».Un mea culpa érigé en levier pour plaider en la faveur d'un cadre commun, et éviter à tout prix la généralisation du cas californien.
À grand renfort de lobbyistes, les géants de la tech espèrent ainsi l'adoption d'une réglementation plus « soft », qui ne viendrait pas gêner leur modèle économique.
De quel oeil voyez-vous les concertations américaines sur la protection des données personnelles ?