Dimitri Mader, dit Zac, a été condamné le 2 avril dernier à un an de prison et 20 000 euros d'amende dans le volet pénal du procès initié à son encontre pour avoir créé et maintenu pendant des années le portail Wawa-Mania, bien connu des adeptes du téléchargement illégal. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu le 2 juillet son verdict dans le cadre du volet civil et prononcé des dommages et intérêts d'environ 15 millions d'euros, répartis entre les différents studios, majors et organismes regroupés du côté des plaignants parmi lesquels Columbia Pictures, Microsoft, Disney, Marc Dorcel, Paramount ou la Sacem.
Ce montant en fait « l'une des plus importantes condamnations prononcées dans ce type d'affaire en France » d'après l'un des avocats de la partie civile, cité par l'AFP. Le détail des dommages et intérêts est publié sur le forum Wawa-Mania, toujours en activité.
Le jeune homme, poursuivi depuis 2009 pour les activités associées à Wawa-Mania, n'a pas assisté à son procès : il serait en fuite à l'étranger depuis 2011. Avant de partir, il avait largement médiatisé les détails de l'enquête le concernant en acceptant de passer dans les émissions Envoyé Spécial et Sept à Huit. Il expliquait alors promouvoir un idéal de partage libre et n'avoir jamais fait de son site une activité lucrative, les sommes gagnées grâce à la publicité servant, selon lui, à financer l'infrastructure technique nécessaire.
Depuis, Wawa-Mania a plusieurs fois changé d'adresse. Le site est aujourd'hui abrité derrière un nom de domaine équatorien (.ec) et poursuit sa vocation première : le partage, par les membres enregistrés, de liens permettant de récupérer, via des services de téléchargement direct ou les réseaux P2P, des films, séries, logiciels, livres électroniques ou magazines le plus souvent soumis au droit d'auteur.
Tout en ironisant sur la cagnotte de 15 millions d'euros nécessaire à sa condamnation, Zac y officie sous un nouveau pseudonyme et dit travailler à une nouvelle version de son site, plus légère en ressources de façon à permettre une « quasi émancipation financière ».