Le fondateur et patron du plus célèbre des réseaux sociaux souhaite que les régulateurs et dirigeants du monde soient plus actifs dans le processus de réglementation d'Internet.
Mark Zuckerberg estime qu'Internet a besoin de nouvelles règles. Pour diffuser son appel, le boss de Facebook est évidemment passé par son réseau social, mais également par le Washington Post, où il a pu publier sa tribune, relayée notamment dans le Journal du dimanche en France. Le Zuck a identifié quatre domaines à réglementer : les contenus violents et haineux, la protection des élections, la défense de la vie privée et la portabilité des données. Des domaines où Facebook a régulièrement été pointé du doigt pour ses carences, comme encore très récemment lors de l'attentat de Christchurch.
Des organismes tiers pour encadrer davantage la diffusion des contenus violents et haineux
Dans sa tribune, Mark Zuckerberg débute par le sujet à la fois le plus actuel et le plus ancré dans l'actualité : les contenus violents et haineux, ou ce qu'il appelle le « contenu nuisible ». Avec habileté, le dirigeant de bientôt 35 ans répond à un reproche précis, en affirmant être « d'accord » avec les législateurs qui blâment Facebook d'exercer un trop grand pouvoir sur la parole. « Il est impossible de supprimer tous les contenus nocifs de l'Internet », reconnaît-il. « Nous avons besoin d'une approche plus normalisée ».Zuckerberg souhaite ainsi la création d' « organismes tiers, dont le rôle serait de fixer des lignes de base de ce qui devrait être interdit », et d'exiger des entreprises qu'elles érigent des systèmes pour réduire les contenus haineux et violents à leur strict minimum.
Moderniser la réglementation pour éviter que les élections soient menacées par les ingérences
Actualité oblige également, le patron de Facebook fait de la législation des élections le deuxième point majeur de son discours. Mark Zuckerberg, qui rappelle que son réseau social impose aux annonceurs de vérifier leur identité avant d'acheter des publicités politiques et évoque l'archive consultable des annonceurs, note qu'il existe un manque de réglementation pour déterminer ce qu'est une véritable publicité politique.Il constate aussi que « les lois sur la publicité politique en ligne visent principalement les candidats et les élections, plutôt que les questions politiques controversées, qui ont été la source de plus d'interférences ». Zuckerberg souhaite ainsi une modernisation de la législation qui puisse refléter « la réalité des menaces et établir des normes pour le secteur ».
Zuckerberg réitère approuver le RGPD et souhaite son extension mondiale
Le troisième commandement du fondateur du réseau social au pouce levé concerne la protection de la vie privée, en faisant directement écho au Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen, avec lequel il est « d'accord », encore une fois. Le Zuck estime même qu'il serait « bon pour l'Internet » que le RGPD inspire d'autres pays et qu'il soit transposé dans les législations nationales.Mais Zuckerberg serait aussi favorable à la création d'un « cadre mondial commun », qui empêcherait qu'Internet soit trop fracturé, ainsi qu'à l'intelligence artificielle, qui pourrait se mettre au service de « règles claires ».
Des normes communes sur la transférabilité des données
Enfin, Mark Zuckerberg milite pour une nouvelle réglementation mondiale qui garantirait le principe de la portabilité des données. « Si vous partagez des données avec un unique service, vous devriez pouvoir les transférer vers un autre de manière sécurisée. Cela laisse le choix aux gens et permet aux développeurs d'innover », indique-t-il. À ce titre, il a rappelé l'existence de la plateforme Facebook for Developers.Pour le créateur du réseau social, ce domaine nécessite également des normes communes à toutes les plateformes. « C'est pourquoi nous nous soutenons un format de transfert de données standard et le projet de transfert de données open source », a-t-il précisé.