Bill Gates se fait très présent dans les médias ces derniers temps. Il évoquait la semaine dernière la frustration des utilisateurs de l'iPad, qu'il espérait voir se reporter sur les tablettes Windows 8 « parce qu'ils ne peuvent pas taper, créer des documents et parce qu'ils n'ont pas Microsoft Office ».
L'ancien patron de Microsoft s'est montré en revanche beaucoup moins critique à l'égard de l'ancienne figure emblématique de la marque à la pomme. S'ils se sont longtemps livrés à une bataille commerciale acharnée, ils ont également pris le temps de se connaître personnellement. Interviewé par CBS dans le cadre de l'émission 66 minutes, c'est même un Bill Gates très ému que les téléspectateurs ont pu découvrir sur leur écran. L'oeil rouge et humide, il témoigne notamment de sa dernière rencontre, le 11 mai 2011, avec un Steve Jobs déjà très malade.
Celui qui est longtemps resté l'homme le plus riche de la planète se souvient que Steve Jobs, au-delà de leur discussion d'ordre privée, ne cessait de se projeter vers l'avenir. Ce dernier avait ainsi évoqué leur échec commun de n'avoir pu faire progresser davantage le monde éducatif grâce à la technologie.
« Il a montré que le design pouvait vous mener vers la bonne direction »
Et lorsque Charlie Rose, le célèbre journaliste de la chaîne télévisée lui demande « Qu'avait-il que vous aimeriez avoir ? », Bill Gates n'hésite pas une seconde à répondre « son sens du design ». Pour lui, cette qualité a permis à Steve Jobs de compenser « son faible bagage d'ingénieur ». « Il a montré que le design pouvait vous mener vers la bonne direction... et des produits phénoménaux sont sortis », a-t-il ajouté. Il a entre autres fait référence aux tablettes, « inventées par Microsoft » mais popularisées par Apple, qui a su « assembler tous les éléments » pour en faire un succès. Souvenons-nous en effet des « Tablet PC », qui tournaient sous Windows XP et fonctionnaient grâce à un stylet.
C'est un vrai respect mutuel qui émane de cette interview. La diffusion, entrecoupée d'images d'archives des différentes rencontres publiques qu'ils ont pu avoir, ne fait que confirmer cette impression. Il y a quelques années, Steve Jobs avait notamment déclaré : « le monde va mieux depuis que Bill Gates a compris que son rôle n'était pas d'être l'homme le plus riche du cimetière ». Il fait ici référence à la décision du patron de Microsoft de consacrer une très large partie de sa fortune à l'oeuvre caritative.
Les extraits de l'interview de Charlie Rose, sur CBS: